Mirontaine sta leggendo

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Professeure des écoles par correspondance et lectrice passionnée autant en littérature de jeunesse qu’en littérature générale.

8 janvier 2014

Près du fleuve, dans une petite ville du Mississipi, Eden Villette veut écrire des textes poétiques. Nous sommes en 1967, les Etats-Unis débattent autour du mouvement des droits civiques entre réformistes et partisans d'une action radicale.
Et Jane-Esther? Elle arrive en ville pour donner une conférence, forte de sa gloire littéraire. Elle retrouve ses amies de jeunesse à savoir Kate, la tante d'Eden et Edna Gardner. A la mort de Kitty (la mère d'Eden) toutes trois se sont promises de prendre sous leurs ailes la jeune Eden.
Le souhait de la jeune fille se réalisera-t-il cet été-là? Elle admire la talentueuse Jane-Esther, elle apprend grâce à elle à organiser ses idées.

Roman d'apprentissage où la jeune Eden livre ses tourments telle une tempête sous un crâne. Cette faculté à s'épancher peut séduire les jeunes lecteurs même s'il peut laisser perplexe les lecteurs plus avertis.

Ce roman est un bel hymne à la création poétique, très loin des rebondissements qui caractérisent la littérature jeunesse actuelle. Shaïne Cassim choisit la magie des mots pour mettre en scène ses personnages. Sur fond d'Amérique divisée,avec les Blacks Panthers, on accompagne Eden sur le chemin des sentiments. L'adolescente cherche sa voie, s'interroge sur ses choix de vie. Elle cherche une façon plus digne d'être au monde. Eden tente d'affronter le monde, le bouscule et le questionne à l'aide des mots, de la poésie où s'invitent des poules aux coudes pointus.
Nous sommes proches du fleuve, le temps passe, la maturité d'Eden s'affirme. Un roman féministe d'une beauté subtile mais parfois les turpitudes d'esprit de la jeune Eden rendent la narration confuse.
Beau roman qui me rappelle le film "Bright Star" de Jane Campion...
La couverture est illustrée par la talentueuse Kitty Crowther.

8 janvier 2014

Près du fleuve, dans une petite ville du Mississipi, Eden Villette veut écrire des textes poétiques. Nous sommes en 1967, les Etats-Unis débattent autour du mouvement des droits civiques entre réformistes et partisans d'une action radicale.
Et Jane-Esther? Elle arrive en ville pour donner une conférence, forte de sa gloire littéraire. Elle retrouve ses amies de jeunesse à savoir Kate, la tante d'Eden et Edna Gardner. A la mort de Kitty (la mère d'Eden) toutes trois se sont promises de prendre sous leurs ailes la jeune Eden.
Le souhait de la jeune fille se réalisera-t-il cet été-là? Elle admire la talentueuse Jane-Esther, elle apprend grâce à elle à organiser ses idées. Roman d'apprentissage où la jeune Eden livre ses tourments telle une tempête sous un crâne.

Cette faculté à s'épancher peut séduire les jeunes lecteurs même s'il peut laisser perplexe les lecteurs plus avertis.
Ce roman est un bel hymne à la création poétique, très loin des rebondissements qui caractérisent la littérature jeunesse actuelle. Shaïne Cassim choisit la magie des mots pour mettre en scène ses personnages. Sur fond d'Amérique divisée,avec les Blacks Panthers, on accompagne Eden sur le chemin des sentiments. L'adolescente cherche sa voie, s'interroge sur ses choix de vie. Elle cherche une façon plus digne d'être au monde. Eden tente d'affronter le monde, le bouscule et le questionne à l'aide des mots, de la poésie où s'invitent des poules aux coudes pointus.
Nous sommes proches du fleuve, le temps passe, la maturité d'Eden s'affirme. Un roman féministe d'une beauté subtile mais parfois les turpitudes d'esprit de la jeune Eden rendent la narration confuse.
Beau roman qui me rappelle le film Bright Star de Jane Campion...
La couverture est illustrée par la talentueuse Kitty Crowther.

8 janvier 2014

Dans un village du Finistère, un homme fait sa balade chaque soir depuis vingt-cinq ans. Ce soir, il décide de la réaliser à l'envers.
La promenade est propice à l'introspection et notre personnage s'interroge sur sa propre vie. Très vite, on comprend qu'un événement tragique est au coeur du livre. On apprend que l'existence du promeneur est marquée par la disparition de sa femme et la mort accidentelle de son fils.
Avec "Le Promeneur de la presqu'île", Jean-Luc Nativelle ne nous invite pas dans une histoire inutilement sombre mais plutôt vers un éloge funèbre où tout le village prend la parole.

L'événement fait rupture et l'environnement prend une nouvelle figure aux yeux du promeneur. Le paysage développe un lien intime et accorde davantage de valeur à l'événement tragique.
La narration est subtile, nous entendons le point de vue des habitants au moment même où le promeneur passe devant chez eux. Le village est un lieu clos où les gens se connaissent tous et l'on apprend progressivement que tous sont concernés par ce tourment. Le drame dans la vie quotidienne d'une communauté.
On déambule avec le promeneur, on écoute la multitude des "je", le personnage central devient la somme des regards que les autres portent sur lui, sur nous. Une prise de conscience progressive. La réalité perd ainsi son objectivité et disparaît dans l'infini tourbillon des pensées.
Beaucoup d'intelligence et de finesse stylistiques dans ce très beau livre où l'on découvre que des liens nous attachent profondément en certains lieux et la phrase de Julien Gracq en exergue prend tout son sens "il arrive ainsi , il arrive plus d'une fois que, ce coeur, elle l'ait changé à sa manière, rien qu'en le soumettant tout neuf encore à son climat, à son paysage, en imposant à ses perspectives intimes comme à ses songeries le canevas de ses rues, de ses boulevards et de ses parcs."(in La Forme d'une ville).

18 octobre 2013

La Forteresse, banlieue ouest de la ville, la colline où personne ne s'aventure, le ghetto des fauves.

"C'est peut-être le milieu qui nous avait produits. On avait peut-être ça dans le sang. C'étaient peut-être les gens qu'on fréquentait, l'ennui, l'absence de buts. La certitude de ne pas pouvoir évoluer, la prise de conscience de l'inéluctable. Dehors, les années se succédaient, et le monde changeait. Au fond de nous-mêmes, on restait figés. On n'avait pas de raison de vivre, on n'était pas capables d'en trouver une. On vivait, un point c'est tout."

Le délabrement, c'est sa faute...voilà le motif invoqué pour justifier cette exclusion de la société d'Alfredo et Beatrice. Lui est élevé par un père brutal et alcoolique, elle évolue dans une famille pauvre mais unie. Ils sont inséparables, jumeaux pour certains.

Roman semblable à D'Acier de Silvia Avallone, le roman décrit une jeunesse pauvre et paumée. Le Bruit de tes pas décrit le vide moral d'un pays désemparé. A l'après-fascisme succède le terrorisme des années de plomb en Italie. Berlusconi arrive pour effacer ce poids douloureux du passé en brandissant l'idée mensongère d'un miracle économique.

Une vie heureuse est possible et les velléités de Beatrice en témoignent dans ce désir de fuite, d'exil. Les jeunes italiens ont envie de croire en une existence de jouissance. Berlusconi vend du rêve libéral, la sous-culture berlusconienne élimine dès lors l'idée d'effort et du sacrifice.

Pour Alfredo, il est licite de croire en la facilité. Sa fuite est différente, elle s'accomplit ans les effluves de la drogue.

Roman à la troisième personne, la voix n'est jamais totalement objective. L'auteur semble lutter avec ses personnages. Valentina D'Urbano raconte son monde de la manière la plus ample qui soit.

Les publications littéraires italiennes récentes redonnent force à la littérature et au pouvoir des mots. Dans l'atmosphère sombre, de délitement ce roman dit beaucoup sur l'époque que la société italienne traverse.

Un roman d'une grande force publié chez Philippe Rey et traduit par Nathalie Bauer.

17 octobre 2013

"J'avais la petite chambre où je dormais sous les châteaux de livres de mon père. Ils s'élevaient du sol au plafond, c'étaient les tours, les cavaliers et les pions d'un échiquier placé à la verticale. La nuit, des poussières de papier entraient dans mes rêves."

Le jeune garçon a dix ans. Il passe trois mois, chaque été, sur un petite île italienne. Cet été là, le rempart des livres s'est écroulé et il a commencé à pleurer. Il apprend la douleur de la vie. Cette sensibilité qui le rend tout à coup coupable face au monde. Il découvre l'amour, cette énergie qui a besoin d'autrui, sentiment étrange pour ce jeune solitaire qui se suffit à lui même.

C'est un très beau récit autobiographique sur la naissance du sentiment amoureux, la perception du corps mais aussi une jolie parabole de la justice. Erri De Luca nous conte l'opposition de l'enfant face au monde des adultes.

Sur l'île, la vie est sauvage, sans heures, l'hygiène simplifiée, la chevelure est un buisson indiscipliné. L'île étouffante devient le lieu de la liberté.

Livre gracieux qui ramène à l'enfance et invite une deuxième fois le passé. Erri de Luca convoque les absents, plante autour de lui les personnes d'une deuxième rencontre. Ce retour sur un événement du passé donne une allure plus vive et plus essentielle de la vie.

C'est un récit des sensations; les sensations qui à leur tour deviennent les formats propices aux apprentissages.

Sur l'île, on apprend en observant le métier noble des pêcheurs. La mer n'enseigne rien, elle fait à sa façon.

Roman publié chez Gallimard, traduit par Danièle Valin.