Conseils de lecture

Jean-Philippe Blondel

Actes Sud

Conseillé par (Association des Librairies Spécialisées Jeunesse)
19 novembre 2015

Conseillé par la Librairie La Bouquinette à Strasbourg

Le lycée, un endroit clos. Pour le chef, le proviseur c'est un «lieu de travail» où il faut interdire, réglementer; pour le narrateur c'est un «lieu de vie» où nous pouvons aussi rêver et contempler. Alors, quand en réunion plénière l'administration décrète une «avalanche de mesures et de rétorsions» et que tous les élèves semblent se résigner, notre délégué de classe adjoint décide de s'exprimer. Passionné de cinéma, il choisit naturellement la caméra. Il filme avec passion, avec amour, sans craindre de passer pour un pervers ou un voyeur, sans craindre d'être dénoncé aux flics ou à l'administration. Son œuvre choque jusqu'au dernier plan où il se met en scène. Son film est passé de mains en mains et le voilà debout sans regrets, sans honte devant l'autorité, le proviseur. Mais par la fenêtre, il voit dans la cour toutes les classes réunies, calmes et déterminées, bravant l'administration, occupant un territoire qu'ils veulent défendre, le nôtre.

Librairie La Bouquinette à Strasbourg


Albin Michel

20,00
Conseillé par (Association des Librairies Spécialisées Jeunesse)
19 novembre 2015

Conseillé par la Librairie Le Préau à Metz

Dans un village autrichien de la fin du XVIe siècle, débarque Satan (neveu de l'ange déchu). Il apparaît à trois adolescents pour lesquels il va jouer un rôle de philosophe précepteur. Par son indifférence au bien et au mal et donc avec beaucoup de recul, il va bouleverser toute la vie des villageois en leur montrant la laideur de leur vanité, de leur «soi-disant» sens moral cautionné par la religion. Mark Twain en observateur des peuples, souligne les excès de la civilisation, les incohérences de la religion et l'incapacité des êtres humains à être heureux. Atak (Georg Barber), avec des paysages de nature luxuriante, soutient les propos de Twain sur la laideur de l'homme. Par ses références à l'art (Munch, Delaunay, Duchamp), ses anachronismes (Jedi de StarWars, suggestions des guerres contemporaines) ou ses références aux mythologies, il provoque émerveillement tout en introduisant une part de cynisme. Cette fiction pour adolescents prend alors la dimension d'une fable enluminée et d'un récit d'anticipation.

Librairie Le Préau à Metz


Charles palant

Oskar Éditeur

Conseillé par (Association des Librairies Spécialisées Jeunesse)
19 novembre 2015

Conseillé par la Librairie L’Oiseau Lire à Visé

«On nous assassine. On nous pend. Le seul véritable enjeu est de rester digne. Ne pas fouiller dans les poubelles, ne pas chaparder (…), ne pas cesser de se laver (…). Tout nous pousse à nous comporter en animaux. Surtout ne pas succomber à cette déchéance, car alors à quoi bon survivre?» Charles Palant n’a que vingt ans quand il est arrêté pour ses activités de résistant, envoyé à Drancy puis déporté à Auschwitz avec sa mère et sa sœur. Elles y périront immédiatement. Lui survivra à force d’astuces, de volonté et de beaucoup de chance aussi. Comme à celles et ceux qui, à l’époque, se sont opposés à la tyrannie et à l’avilissement de l’homme, rien ne lui sera épargné. Le combat de cet homme contre et dans l’horreur nous est transmis par Éric Simard avec un texte qui tient plus d’une relation journalistique que d’un roman ou même d’un récit. Pour que plus personne ne soit destiné à mourir en raison de son appartenance à une communauté, à une religion, la lecture de ce témoignage devrait trouver sa place en fin d’école primaire et dans toutes les familles.

Librairie L’Oiseau Lire à Visé


Flam Jeunesse

16,50
Conseillé par (Association des Librairies Spécialisées Jeunesse)
19 novembre 2015

Conseillé par la Librairie La Passerelle à Antony

«Sur mes cahiers d’écolier / Sur mon pupitre et les arbres / Sur le sable sur la neige / J’écris ton nom - Sur toutes les pages lues / Sur toutes les pages blanches / Pierre sang papier ou cendre / J’écris ton nom - Sur les images dorées / Sur les armes des guerriers / Sur la couronne des rois / J’écris ton nom…» Le magnifique poème de Paul Éluard est ici mis en image avec beaucoup d’intelligence, de respect pour l’œuvre et de délicatesse. Chaque strophe est illustrée d’un motif découpé qui fait écho aux sujets évoqués au fil du texte et constitue page après page un paysage-monde dont les éléments, en se superposant, expriment tout comme le poème l’omniprésence du mot LIBERTÉ. Quelle plus belle métaphore que celle de ce chemin de vie au cœur des tourments de la guerre vécus par le poète dans la Résistance, dont on tourne les pages comme un livre classique et qui, à la fin de l’ouvrage, se déploie en une grande frise.

Librairie La Passerelle à Antony


3,99
Conseillé par (Association des Librairies Spécialisées Jeunesse)
19 novembre 2015

Conseillé par la Librairie Nemo à Montpellier

France, 2028. Depuis la Grande Crise, les services publics ont disparu et les familles modestes n’ont accès qu'aux contrats d’apprentissage proposés par les entreprises privées pour scolariser leurs enfants. Pour eux, dès l'âge de six ans, les démonstrateurs pédagogiques remplacent les enseignants, les inventaires les cours de calcul, les messages publicitaires deviennent les dictées et les catalogues prennent la place des livres. Les moins bien lotis sont formés par le fast-food géant… Tout cela laisse peu de temps à ces enfants pour grandir, se construire et réfléchir par eux-mêmes. Heureusement, la résistance s’organise et des enseignants créent des écoles clandestines. Ce roman court et poignant sonne comme un rappel: l’importance de défendre la liberté fondamentale que celle d’être un enfant, que celle d'apprendre. Comme un rappel aussi de la responsabilité des adultes d'y veiller et de faire entendre leurs voix. Non, l’école n’est pas finie.

Librairie Nemo à Montpellier