Nellie & Philéas, détectives globe-trotters
Le crime de Whitechapel
1
De Roseline Pendule
Gulf Stream
🐥 Pour les bon·ne·s lecteurs·trices de 10-12 ans, en quête d'enquêtes !
🐥 Quand tes (arrière-)(grands-)parents étaient petits, ils se rêvaient globe-trotteurs en lisant Jules Verne. Toi, c'est Nellie & Philéas, qui éveilleront ta vocation ! Nellie, 12 ans, veut prouver au directeur d'un journal new-yorkais qu'elle a bien la carrure d'une grande reporter. C'est ainsi qu'elle quitte clandestinement les États-Unis sur un paquebot, pour se rendre à Londres. Sur place, Jack l'Éventreur sévit... Mais au lieu d'effrayer Nellie, ça lui donne des idées de scoops ! Surtout qu'elle trouve un coéquipier, Philéas, à peine plus âgé qu'elle, et plein de ressources pour l'aider. Ni violence ni scène choquante dans cette enquête trépidante, racontée avec un vocabulaire riche qui te plongera dans le Londres du XIXe siècle.
🐥 Si cette histoire t'a plu, tu retrouveras ce duo d'enfer dans un tome 2 à Paris et un tome 3 à Bombay. Et à tes (arrière-)(grands-)parents qui demanderont, l'air de rien, qui était Philéas Fogg, non seulement tu sauras quoi répondre, mais en plus tu pourras leur en boucher un coin en leur racontant, l'air de rien qui était Nellie Bly, celle qui a inspiré l'héroïne de ces romans. Et toc !
Quand des Occidentales épousent des Zanzibarites
🏝 Zanzibar ! Île mythique, dont le seul nom sonne comme un appel à l'ailleurs ! Carrefour des civilisations arabes et africaines, voilà une destination touristique où, depuis les années 2010, le tourisme occidental féminin introduit de nets changements sociaux. En effet, nombreuses sont les trentenaires et quarantenaires qui, portées par la joie et la détente de vacances exotiques, se laissent tenter par des aventures avec les "beach boys", comme se surnomment eux-mêmes ces hommes, souvent jeunes, qui font de la séduction leur fonds de commerce. Mais là où Altaïr Despres s'attendait, en tant qu'anthropologue, à étudier ce tourisme sexuel féminin souvent sans lendemain, elle découvre avec intérêt qu'il n'est pas rare que ces relations de couple s'inscrivent dans le temps. Ce sont ces couples mixtes, généralement mariés après un flirt de vacances, qu'elle va étudier pendant plusieurs années.
🏝 Loin d'une thèse universitaire au style aride, son ouvrage témoigne de ces observations sous une forme romancée extrêmement agréable à lire. On suit les protagonistes comme autant de personnages romanesques : Ethel et Omar, Inès et Dolce, Mathilde et Khamisi, préoccupés par leurs sentiments (attirance, amour, doutes, trahison...), leurs projets (déménager, investir, construire...) et d'inextricables questions d'interculturalité (quelle langue parler ? quelle religion adopter ? quelles références communes mobiliser ?) Certains dialogues sont clairement retranscrits tels qu'ils ont été entendus par la chercheuse, qui en restitue avec talent toute la vivacité et toute la truculence.
🏝 Portrait d'Occidentales audacieuses et de Zanzibarites entreprenants (dans tous les sens du terme), "Zanzibar" illustre magnifiquement l'immense complexité des rapports Nord/Sud... quand l'amour s'en mêle !
De quoi se faire chauffer du thé sur le nombril !! 😂
Ce matin, en me réveillant, j'avais une faim à manger un cheval entre deux matelas, comme dirait ma tante californienne. Mais je n'ai pas voulu aller à la boulangerie, car il faisait un froid à geler les pets, comme dirait mon ami écossais. Mais sans pain, pas de tartines : autant faire un nœud à une goutte d'eau, comme dirait ma voisine brésilienne. Quant à faire mon pain moi-même ?... Quand les cochons voleront ! comme dirait mon cousin anglais.
Ma garagiste japonaise vous demanderait si ces #expressions vous ont fait chauffer du thé sur le nombril. Comment ? Vous ne savez pas ce que signifie celle-ci ? Vous vendez votre âne, comme dirait mon herboriste marocain ? Surtout, n'allez pas croire que j'ai des rats au grenier, comme dirait ma kiné danoise. Et pour ne pas commencer la maison par la cheminée, comme dirait mon grand-père espagnol, lisez donc le super album de Philippe Nessmann et Laura Lion. Avec des dessins évocateurs, pleins d'humour et fourmillant de détails, vous allez comprendre toutes ces expressions idiomatiques venues d'ailleurs... avec une jambe dans le dos, comme dirait ma belle-sœur portugaise !
Chapeau bas pour ce voyage au féminin !
🐴 Il était une fois deux sœurs qui, depuis leur plus jeune âge, murmuraient à l'oreille des chevaux. Elles rêvaient de partir, un jour, chevaucher à travers l'immensité des steppes. Et c'est ce qu'elles firent. Tout juste trentenaires, elles quittèrent leur France natale, en direction du Kirghizistan, pour 122 jours d'aventure le nez au vent.
🐴 Le plus beau, dans tout ça, c'est que cette histoire, qui ressemble à s'y méprendre à un conte de fées, est en fait bien réelle !
🐴 Élise et Léopoldine Desprez racontent ainsi, dans un récit émouvant de sincérité, leur ambitieux périple. Les trois chevaux, elles les ont achetés sur place. Le chien, il les a suivies et protégées de son plein gré, adoptant cet équipage de manière tout à fait inopinée. Elles ont beau être des cavalières chevronnées, traverser ces vastes étendues désertes n'est pas une promenade de santé. S'égarer en chemin, perdre les chevaux, faire d'inquiétantes rencontres : autant de dangers possibles pour les jeunes femmes, dont la ténacité, le courage et le sang-froid forcent l'admiration.
🐴 La réussite de leur projet tient beaucoup à l'extraordinaire relation de confiance et d'écoute mutuelle qui se noue entre elles et leurs compagnons à quatre pattes. Sans oublier, bien sûr, les nomades bienveillants, bergers taciturnes et autres mamies rieuses, dont la générosité aura jalonné le périple des deux sœurs, comme autant de confirmations que la chance, souvent, sourit aux audacieux·ses – et leur donne accès aux yourtes les plus reculées !
Un régal de lecture, entre forêt enneigée et feu de cheminée
🐻 Y aura-t-il de la neige à Noël ? Si cette question, en digne marronnier de nos débuts d'hivers, reste entière à l'heure qu'il est, sachez que de la neige, vous en trouverez plein, plein, plein, dans le nouveau roman de Marine Veith. Sans neige, d'ailleurs, point de roman. Car c'est elle qui, tombant dru, coince Aurore et Tim (alias Poule et Ouest) alors qu'ils roulent en direction des Pyrénées pour rejoindre leur mère. Une mère internée en hôpital psychiatrique depuis que leur père "a dit ciao", selon les termes de Poule.
🐻 En réalité, ils se sont mis en route bien malgré eux, ces grands ados de 20 et 13 ans qui carburent aux prises de bec et aux silences boudeurs : la perspective de revoir cette mère déboussolée ne les enchante guère. Cela dit, la tempête qui les bloque en pleine montagne pourrait s'avérer bien plus problématique que ces retrouvailles forcées. Terrifiés, frigorifiés, ils se croient tirés d'affaire par un curieux bonhomme qui se promène en short et les amène jusqu'à des sources chaudes. Bonne idée ? Pas sûr. Car des ours rôdent dans les parages, et eux aussi adorent les sources chaudes...
🐻 Alternant péripéties haletantes et moments de grâce d'une grande douceur, ce roman à l'écriture efficace nous trimballe avec bonheur entre forêt blanche et feu de cheminée, pour nous interroger, l'air de rien, sur la possibilité d'aimer la famille que l'on choisit, et pas forcément celle que l'on subit. Par ailleurs, comme promis par le titre et la couverture, l'autrice aborde, sans chichis ni grandiloquence, la question d'une coexistence possible entre le monde humain et le monde sauvage. En bref : un régal de lecture qui plaira à tou·te·s, dès 14 ans !