Chantepages L.

15,00
Conseillé par (Librairie Chantepages)
30 janvier 2018

Conseillé par la Librairie Sorcière Chantepages à Tulle

Connaissez-vous Le joueur de flûte de Hamelin ? Question rhétorique… Bien sûr que vous connaissez l'histoire - assez cruelle - de ce flûtiste. Voilà que Clémentine Beauvais et Antoine Déprez s'en sont servis pour le présent album. Ameline, petite orpheline qui vit chez son grand-père, prend connaissance de ce conte, assise sagement sur les genoux de ce dernier, et se demande si cette histoire est vraie. Son « Popi » reste vague… Après le décès du grand-père, Ameline reçoit une étrange boîte verte et part vivre dans un autre village où il y a beaucoup de chats et aucun enfant. En réalité il y en a, mais seule Ameline les voit, et l'un d'entre eux est intrigué par cette étrange boîte verte qu'elle trimballe dans son sac...

Cet album, très burtonien de par son côté doucement macabre, est une suite imaginée du Joueur de flûte de Hamelin, suite qui cherche à rendre ce conte moins glauque. Clémentine Beauvais fait appel à l'imagination florissante des enfants qui voient des choses et des personnes (dont les amis imaginaires) que les adultes ne voient pas, ou plus, et la musique s'avère y être un pouvoir aux propriétés merveilleuses - c'est le cas de le dire ! Tout ceci est justement étayé par les illustrations expressives et efficaces d'Antoine Déprez qui oscillent entre couleurs chaudes et teintes pastels. Parce que le joueur de flûte d'Hamelin est trop méchant, préférez-lui la douce et joyeuse Ameline, joueuse de flûte émérite !

Conseillé par la Librairie Sorcière Chantepages à Tulle

Conseillé par (Librairie Chantepages)
18 novembre 2017

Conseillé par la Librairie Sorcière Chantepages à Tulle

Cynisme et animal sauvage… Amis de Calvin et de son tigre en peluche Hobbes, ou encore de Pico Bogue, ne cherchez plus, j'ai trouvé votre nouveau bonheur : Moi, le loup, de Delphine Perret, saura vous faire rire plus encore. À travers divers chapitres, on suit les pérégrinations d'un petit garçon et de son vrai grand méchant loup (qui s'appelle Bernard) et qu'il a trouvé dans la rue. Ce dernier, qui a pour ambition première de dévorer l'enfant, va s'avérer être un ami et bon protecteur. Cela va donner lieu à des comiques de situations et d'autres répliques drôles, quoique parfois cyniques, voire sarcastiques et grinçantes, ce qui fait que Moi, le loup... sera sans doute plus apprécié par les plus grands que par les jeunes lecteurs.

Librairie Sorcière Chantepages à Tulle

Attention chien mechant

Vives Bastien

Casterman # Albums Casterma

Conseillé par (Librairie Chantepages)
17 novembre 2017

Conseillé par la Librairie Sorcière Chantepages à Tulle

Du noir. Beaucoup de noir. Et du bleu. Un peu de bleu. Un dessin minimaliste, et un texte réduit le plus possible. Juste l'essentiel. Pas de doute, on est en présence de Bastien Vivès, le prodige de la bande dessinée franco-belge – mais ai-je besoin de le présenter encore ? « La première histoire qui fait peur de Bastien Vivès », nous dit la banderole qui accompagne l'album : on ne peut pas être en désaccord. Nous adoptons le point de vue d'une personne qui, armée de sa seule lampe-torche, s'aventure dans une maison vide, un peu inquiétante, la nuit. Au loin, un chien hurle. On finit par arriver devant un puit duquel s'échappe des cris. On s'appuie sur la margelle, on se penche : des personnes y sont piégées. L'une d'entre elles nous prévient d'un danger imminent : on se retourne, et...

Pour un premier album jeunesse – puisque visiblement ç'en est un – Bastien Vivès tape fort et nous fait peur. S'inspirant sans doute de certaines explorations urbaines (pratique plus ou loin illégale consistant à visiter des lieux abandonnés parfois habités par des personnes peu fréquentables), et des creepypasta (petits contes horrifiques mis en scène généralement sur Internet), cet auteur-dessinateur aux doigts d'or a compris qu'il ne sert à rien d'être dans l'excès d'éléments horrifiques. Au contraire, l'ambiance à elle seule suffit à nous mettre mal à l'aise. Qui l'eût-cru ? J'ai réussi à avoir peur en lisant un livre !

Librairie Sorcière Chantepages à Tulle

Conseillé par (Librairie Chantepages)
4 octobre 2017

Conseillé par la Librairie Sorcière Chantepages à Tulle

Attention : l'album chroniqué ci-dessous est susceptible de provoquer en vous un immense coup de cœur. Vous êtes prévenu.e.s.
Marcus Malte, auteur de polars et de livres pour la jeunesse, livre ici un fabuleux poème à la gloire de celle qui pourrait être sa fille, sa princesse. Il n'hésite pas à jouer sur l'aspect merveilleux d'un tel statut nobiliaire, en reprenant au futur la fameuse introduction « Il était une fois... », qui devient ici « Il sera une fois... » et à faire intervenir la culture des contes et des légendes, avec la Belle au bois dormant (« la belle au bois qui dormait »), Petit poucet, la marâtre, récurrente dans beaucoup de contes, etc. Cette ambivalence est corroborée par les magnifiques illustrations de Régis Lejonc : sommes-nous amusés de voir Blanche-Neige jouer auprès du Lapin blanc et du Chapelier Fou, ou encore le Petit Chaperon Rouge tirer la langue au grand méchant loup. Et c'est justement là le point fort de l'album : la princesse évoquée ici est moins une figure niaise walt-disneysque qu'une fille ancrée dans une réalité contemporaine. Cette princesse-là n'hésite pas à prendre l'épée et de l'assurance pour faire taire les commentaires mièvres et condescendants (« Ooooh ma p'tite princesse choupinette bidou bidou... ») ; le prince charmant se retrouve alors au chômage, tant pis pour lui, il est remplacé par la figure bien plus rassurante du père, et la princesse a toujours droit à ses câlins, ses bisous, son confort dans un monde qui lui convient.
Au final, Tu seras ma princesse est un album on ne peut plus magnifique qui plaira aux papas de jeunes filles (et même des moins jeunes) qui aiment péter les genoux des lieux communs sexistes et dévalorisants. - Librairie Sorcière Chantepages à Tulle

Chiara Mezzalama et Régis Lejonc

Des Éléphants

15,00
Conseillé par (Librairie Chantepages)
28 septembre 2017

L'amitié plus forte que la guerre

Deux enfants, un frère et une sœur, vivent avec leurs parents dans un palais avec un immense jardin, dans une ville tombée aux mains de l'ayatollah Khomeini et de ses hommes ; nous sommes en 1979, le sha d'Iran a été déchu et a fuit le pays, qui est devenu la République islamique d'Iran. Les deux enfants vivent dans la sécurité de leur jardin, loin des bombes, loin de la violence des religieux, les deux mondes étant séparés par un mur. Un jour, un garçon ose franchir le mur et venir jouer dans ce jardin... Tandis que le frère voit cette intrusion comme dangereuse, la sœur voit là l'occasion de se faire un nouvel ami.
Le Jardin du dedans-dehors est un mélange d'album et de bande dessinée, si l'on s'appuie sur le découpages des pages en diverses cases et sur l'incursion de phylactères. L'opposition des deux mondes passe par un code couleur simple mais efficace : des teintes vertes pour signifier le jardin, l'intérieur, la sécurité, et les nuances de rouge pour souligner le danger et la violence de ce qui se passe dans le reste du pays. Outre le contexte historique et géographique dans lequel se déroule l'histoire, on peut également voir une opposition entre la Nature et les ravages causés par l'humanité, et l'arrivée du petit garçon dans le jardin viendrait tordre le cou aux idées fatalistes pour qui l'espèce humaine est le Mal incarnée qu'il faudrait détruire à tout prix.
C'est, surtout, une très belle histoire d'amitié qui fait fi des frontières et des préjugés et contre laquelle rien, pas même la guerre la plus crasse, la plus basse qui soit, n'y peut quoi que ce soit.