Dans mes yeux

Johnny Hallyday, Amanda Sthers

Plon

  • Conseillé par
    11 mars 2013

    Quoi mon livre! Qu'est-ce qu'il a mon livre?
    Quelque chose ne va pas?
    Il ne te revient pas?
    Quoi mon livre! Mais qu'est-ce qu'il a mon livre?!

    Et bien effectivement, il a plusieurs petites choses qui ne me reviennent pas dans ce livre né de la collaboration entre Johnny Hallyday et Amanda STHERS.
    D'abord, c'est mal écrit. Choix délibéré d'une auteure qui a voulu laisser parler son sujet plutôt que d'imposer son style? Difficile à dire puisqu'à la lecture, on n'a pas franchement l'impression d'entendre la voix du chanteur et que n'ayant jamais rien lu de cette auteure, je n'ai aucun point de comparaison.
    Ensuite, tout cela est bien insipide. Qu'on l'aime au point de vouloir lui ressembler ou qu'on le trouve ringard, Johnny est tout de même LE rockeur français, une idole, un monument national! Il méritait un peu mieux que 200 petites pages de fadaises sans réel intérêt. Amanda STHERS dit qu'elle a passé presqu'un an à ses côtés, à lui parler, à l'écouter et qu'en plus, il avait "beaucoup à dire"...Ce n'est pas franchement, ce que l'on ressent. Certes, il se confie, il aborde de nombreux sujets -son enfance, ses parents, ses femmes, ses enfants, ses amis, l'alcool, la drogue -mais de manière très superficielle et le fan de base devait sans doute déjà connaitre tout ce qui est dit ici.
    Mais si l'on fait abstraction de tout cela, il reste l'histoire d'un homme abandonné par son père, délaissé par sa mère, qui s'est construit une vie de paillettes sans jamais guérir de ses blessures d'enfance. Adulé par les foules depuis plusieurs décennies, Johnny au fond est un homme seul et infiniment triste...

    C'est un chanteur abandonné
    Qui a vécu sans se retourner.
    Sûr que le blues est inventé
    Pour lui, cette nuit.
    Parce qu'il a su s'abandonner
    A ceux qui ont voulu l'aimer
    Il a donné ce qu'il avait
    Mais lui, il se demande qui il est.
    Abandonné, oui, abandonné.


  • Conseillé par
    16 février 2013

    Le rockeur et la romancière

    Johnny Hallyday s'est confié à la romancière Amanda Sthers, qui lui a prêté sa plume pour ce récit écrit à la première personne. Un livre passionnant, touchant, qui sonne juste et apporte un regard différent sur cette légende vivante. Amanda Sthers nous raconte les dessous de cette étonnante aventure.

    **Rencontre avec Amanda Sthers**

    **Connaissiez-vous Johnny Hallyday avant de vous lancer dans cette autobiographie?** Je l'avais rencontré une première fois lorsque j'avais vingt ans. Je me trouvais à Saint-Tropez avec un copain qui le connaissait, et il nous avait invités à dîner sur son bateau. Il était hyper-accueillant, comme le veut la légende. Je l'ai revu trois ans plus tard avec mon ex-mari, Patrick Bruel. Nous sommes tous les deux timides et pudiques, on s'est parlé un peu. Puis on s'est revu au fil des années, et lorsque je me suis séparée de Patrick, il m'a fait savoir que, pour lui, ça ne changerait rien, que nous resterions amis.

    **Comment l'idée et l'envie de ce projet sont-elles nées?** L'éditrice de Plon m'avait demandé si je ne voulais pas écrire une biographie. Je lui ai répondu que la seule personne qui m'intéresserait, car elle avait un destin à part, c'était Johnny. Mais qu'il n'accepterait jamais. Pour le lui prouver, je l'ai appelé tout de suite, devant elle. Et il m'a dit oui! C'était il y a un an et demi et je ne pouvais plus reculer.

    **Vous écrivez à la première personne, en vous glissant dans son personnage. Comment avez-vous travaillé?** Je lui ai demandé de me faire confiance, et de ne relire le texte qu'à la fin. Je suis partie chez lui, à Los Angeles, pendant les vacances de février. Je vivais à son rythme, même si je n'arrivais pas à le suivre! Les trois premiers jours, il trouvait toujours une excuse pour ne pas répondre à mes questions. J'errais dans la maison avec mon carnet. Et un soir, nous sommes allés dans son bureau, où il m'a parlé pendant quatre heures de son père.

    **Pourtant, dans ses interviews, il est en général plutôt laconique.** Il s'exprime cent fois mieux lorsqu'il n'est pas dans un rapport médiatique, car il souffre d'un vrai complexe. Il a toujours peur de ne pas dire ce qu'il faut et comme il le faut.

    **Vous n'avez pas bouclé le livre en dix jours j'imagine.** Non, mais à mon retour à Paris, je savais comment j'allais le construire et j'avais compris que son père en était la pierre angulaire. En mai, je suis partie à Montpellier où il répétait son spectacle. Entretemps, j'avais vu ses films, écouté des chansons que je ne connaissais pas, et j'avais aussi pu lire toutes les choses fausses qui avaient été véhiculées sur lui au fil des années.

    **Depuis que le livre est sorti, la presse se déchaîne et on lui reproche notamment de régler ses comptes avec Michel Sardou, Claude François ou Jean-Claude Camus. Qu'en pensez-vous?** C'est faux. Mais si on décide de se raconter avec franchise, il faut bien reconnaître qu'on a connu des trahisons, des déceptions. La veille de sa parution, toutes les chaînes de télévision parlaient du livre sans que personne ne l'ait lu. Etre l'attention d'un pays tout entier: j'ai tout d'un coup compris ce que cela signifiait!

    **L'avez-vous censuré?** Non, mais aiguillé, et parfois dosé les choses. Sa parole était brute, sincère, la parole d'un rockeur. Et ce qui m'a le plus intéressée en tant qu'écrivain, c'est de donner une voix à la voix la plus célèbre de France, de me glisser dans son rythme. De prendre sa musique pour en faire une langue...

    **Après ces moments passés en sa compagnie, avez-vous mieux compris le phénomène Johnny?** Il se dégage une espèce d'animalité. C'est une chose que je n'ai vue que sur une seule autre personne, Jack Nicholson que j'ai croisé un jour. Cela précède le talent et ne s'explique pas.

    **Lorsque vous lui avez donné votre texte, comment a-t-il réagi?** Quel trac! Je lui ai remis les épreuves, juste avant Noël. Le soir où il chantait à Genève d'ailleurs. J'avais envie de l'impressionner, de le toucher. Il l'a lu pendant la nuit et le lendemain, il m'a appelée en me disant: " tu m'as fait chialer ". Depuis, il l'a relu plein de fois, et je crois que ce livre est un miroir dans lequel il a envie de se regarder.

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