Pleine terre, Roman

Corinne Royer

Actes Sud

  • Conseillé par (Librairie La Mandragore)
    12 octobre 2021

    Corinne Royer trace discrètement son sillon dans le paysage littéraire français et mérite qu'on la suive.
    "Pleine terre" s'inspire d'un fait divers qui a eu lieu tout près de chez nous en 2017.
    On suit Jacques Bonhomme, 36 ans, paysan en cavale, après 3 ans de harcèlement administratif. Les chapitres qui lui sont consacrés nous immergent en pleine nature tandis que les souvenirs des gens qui l'ont connu nous donnent à comprendre l'engrenage et l'absurdité du fonctionnement de l'agriculture, poussant à toujours plus de rendement sans se préoccuper ni des hommes ni de la terre.
    Un livre aussi fort qu'important !

    Laëtitia


  • Conseillé par (La Droguerie)
    16 août 2021

    Ce matin-là, Jacques Bonhomme n’est pas dans sa cuisine, pas sur son tracteur, pas auprès de ses vaches. Depuis la veille, le jeune homme est en cavale : il a quitté sa ferme et s’est enfui, pourchassé par les gendarmes comme un criminel. Que s’est-il passé ?
    D’autres voix que la sienne – la mère d’un ami, un vieux voisin, une sœur, un fonctionnaire – racontent les épisodes qui ont conduit à sa rébellion. Intelligent, travailleur, engagé pour une approche saine de la terre et des bêtes, l’éleveur a subi l’acharnement d’une administration qui pousse les paysans à la production de masse, à la déshumanisation de leurs pratiques et à la négation de leurs savoir-faire ancestraux. Désormais dépouillé de ses rêves et de sa dignité, Jacques oscille entre le désespoir et la révolte, entre le renoncement et la paradoxale euphorie de la cavale vécue comme une possible liberté, une autre réalité.
    Inspiré d’un fait divers dramatique, ce roman aussi psychologique que politique pointe les espérances confisquées et la fragilité des agriculteurs face aux aberrations d’un système dégradant notre rapport au vivant. De sa plume fervente et fraternelle, Corinne Royer célèbre une nature en sursis, témoigne de l’effondrement du monde paysan et interroge le chaos de nos sociétés contemporaines, qui semblent sourdes à la tragédie se jouant dans nos campagnes.


  • Conseillé par
    4 décembre 2021

    Terroir mouroir

    Dès le début du roman, Jacques Bonhomme fuit …
    Paysan de père en fils et à la sueur de son front, dévoué à ses terres, il est acculé par l’administration. Sa cavale nous révèle son histoire par son témoignage et ceux de ses proches.
    Sa force dans le labeur devient poussière face à la pression irrationnelle administrative, sa soif de justice ne trouve que des portes fermées. Les impératifs administratifs que ne peuvent financer les paysans les poursuivent jusqu’à la nausée, les politiques agricoles les fragilisent irréparablement.
    Corinne Royer porte cette d’histoire d’une écriture chorale fluide aux chapitres succincts, son discours d’une construction originale questionne sur la condition des paysans tout en gardant un ton romanesque. L’intimité de Jacques est touchante de désespoir ; mère Nature se désole ...
    Ce livre est plein de terre labourée par les textes, de glaise pleine de malaise …

    « Il ne faut pas confondre la révolte et la rage, l’une bâtit, l’autre saccage »


  • Conseillé par
    4 décembre 2021

    s'enliser

    Inspiré d’une histoire vraie, le roman raconte la fuite de Jacques Bonhomme, jeune agriculteur, acculée par l’administration. Récit de cette cavale de 9 jours d’un homme traqué alternant les témoignages de son entourage.

    Corinne Royer s’est intéressée aux gens de la terre, aux paysans blessés par une politique agricole impitoyable et inadaptée. Elle développe avec sensibilité les sentiments de lutte, de révolte et les souffrances vécues par des familles qui fécondent leurs terres depuis des générations, la pression de la mécanique administrative …

    Très beau et poignant plaidoyer sur le monde paysan, sur la survie du monde agricole dans une actualité peu adaptée, avec un beau personnage fragilisé mais plein d’espoir.


  • Conseillé par
    27 septembre 2021

    paysan

    Cet été, Florence Aubenas avait fait paraitre dans le journal Le Monde une série sur Jérôme Laronze, cet agriculteur qui fut tuer en 2017 par les gendarmes.

    Le roman de Corinne Royer part du même drame pour en faire un roman à l’écriture travaillée et poétique.

    De longues phrases puisant dans la nature et le monde minéral pour décrire ce que vit son personnage Jacques Bonhomme pendant sa cavale.

    A chaque jour une partie, entrecoupée de la parole des amis ou de l’une de ses soeur.

    Des leitmotiv : le renard sauvé le second matin ; la petite Constance à qui Jacques parle dans sa tête et qui l’appelle en retour Le Colosse ; les ombres bleu marine pour désigner les gendarmes ; la petite Sioux la vache préférée de Jacques ; son copain Paulo qui s’est suicidé en se jetant dans une belle à lisier.

    Parle aussi parfois Antoine, qui a tenté de se pendre, et qui est devenu handicapé. Un dindon de compagnie, Joe, le suit tout le temps.

    Mais ce roman parle également de l’agriculture vouée à la productivité, de celle qui ne prend pas en compte les bêtes ni les hommes, mais les dates des déclarations de naissance.

    Ce roman, c’est l’histoire d’un homme qui reprend la ferme familial, mais avec de Grandes Idées qui viendront mourir sur l’autel du productivisme.

    L’image que je retiendrai :

    Celle de la tasse de café souvent proposée par les paysans aux contrôleurs et qu’ils n’acceptent jamais : il n’y a aucune place à la discussion humaine.


  • Conseillé par
    16 septembre 2021

    Hymne à la vie paysanne

    Un paysan, poussé à bout par la pression administrative, quitte sa terre et ses bêtes. Pleine terre raconte la cavale de cet homme humilié.
    La souffrance de ces paysans qui ne se reconnaissent plus dans un métier qu’on leur impose. y est décrite avec réalisme.
    Un récit bouleversant.


  • 23 août 2021

    Roman qui interroge sur notre rapport au vivant, un roman magistral !

    Jacques Bonhomme est en cavale. Pendant 9 jours, les gendarmes à ses trousses, l'agriculteur sans histoire se cache aux alentours de sa ferme et dans la profondeur des bois où il a passé sa vie. Plusieurs voix s'élèvent et racontent comment l'homme s'est retrouvé acculé : l'histoire d'une vie qui bascule à force d'être bafouée, l'histoire d'un monde rural qui vacille, déboussolé car l'administration et les hommes ont désappris à l'aimer.
    Pleine Terre est un roman qui interroge sur notre rapport au vivant, un roman magistral !