1, Un pont entre les étoiles - tome 1

Kyukkyupon

Akata Éditions

  • Conseillé par
    7 juin 2020

    Shanghai, 1936. Haru débarque en Chine où son père vient d'être muté. La petite fille se sent perdue dans cette ville bouillonnante dont elle ne connaît ni les mœurs ni la langue et Nagasaki lui manque. Sa joie de vivre revient quand elle rencontre Xing, un jeune chinois qui aime dessiner sa ville natale. Pour lui, Haru apprend le mandarin et très vite ils deviennent inséparables, parcourant les rues de la cosmopolite Shanghai. Pourtant, cette amitié n'est pas au goût de tous et les deux enfants vont découvrir que chinois et japonais sont des ennemis...

    Un manga plein de poésie et de douceur malgré un sujet grave : la guerre sino-japonaise de 1937/1939.
    Tout oppose Haru et Xing. Elle est japonaise, déterminée, volontiers bagarreuse, vient d'un milieu aisé et vit dans la concession japonaise. Lui est un gamin des rues, un chinois pauvre, adepte de la non violence. Mais ils ont en commun l'insouciance de l'enfance, la curiosité et l'envie de se découvrir malgré leurs différences. Leur innocence va être confrontée à la cruauté d'un monde qui veut faire d'eux des ennemis. La présence des japonais en Chine est mal vécue par la population locale méprisée par les fiers nippons. L'ambiance est délétère et les enfants ne sont pas épargnés. Les petits japonais ne rechignent pas à tabasser les enfants chinois qui viendraient se perdre dans la concession. Au grand dam d'Haru qui, lors de ses promenades avec Xing, entrevoit le sort misérable qui est réservé aux locaux.
    Coup de cœur pour ce premier tome qui dévoile le talent de la mangaka Kyukkyupon. Les dessins sont tout simplement magnifiques et nous plongent au cœur de Shanghai avec un souci du détail qui rend chaque planche vivante, vibrante, animée. Haru et Xing sont très attachants et malgré leur bonheur de s'être trouvés, on sent planer une menace sur leur amitié. La guerre qui se profile va-t-elle les séparer ou resserrer leurs liens envers et contre tous ? A suivre.