Garance

http://www.mediatheque-erre.fr/blog/

Passionnée par les livres, bénévole à la bibliothèque d'un petit village du Nord...

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23 février 2014

L'avis de Pierre Darracq (http://sansconnivence.blogspot.fr)

Un extrait de son excellent billet "Avant de vous plonger dans "La fin du monde a du retard", il serait bon de prendre quelques précautions. Tout d'abord, il vous faudra trouver un lieu isolé, discret, à l'abri des regards, on pourrait, en s'apercevant de vos fous rire incontrôlés, avoir envie de vous chiper cette cause d'hilarité. Ensuite, avant d'ouvrir l'ouvrage, écarter d'un preste coup de pied tous ces récits si plombants d'enfance malheureuse où le fait d'aduler Mylène Farmer peut être une cause de traumatisme. On laissera également de côté un esprit trop cartésien pour une meilleure propagation de l'intrigue totalement foldingue et survoltée que nous a concocté l'auteur. Et puis, il sera indispensable de se dégager du temps, car une fois ouvert, le livre résiste énormément à toute tentative de fermeture.

Il serait donc dangereux de le lire alors que bébé est dans son bain (risque de noyade), que Jules-Edouard et Marie-Isaure font leurs devoirs (risque d'énervement face à aussi peu d'autonomie), ou que Solène ou Hervé (barrez le prénom inutile selon votre configuration de couple) a un besoin pressant de rapprochement physique (risque d'engueulade.) C'est qui ce J M ? Jeanne-Marie ? John-Marcel ? (barrez le prénom selon vos goûts supposés en matière d'extra conjugalité)."

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16 janvier 2014

Le résumé (Green &Zen Bubbles)

"Au pays des fruits Kiki" est un livre pour tous les enfants, avec tous les enfants ! Dans ce livre, l'auteure invite les jeunes lecteurs dans un beau pays plein de couleurs où il y a toutes sortes de fruits : des gros, des fragiles, des nouveaux ou encore, des un peu abîmés... Hélas, certains subissent des moqueries de la part des beaux fruits du Panier. Et dans ce panier, tous aimeraient bien y grimper.
Les protagonistes du livre vont nous apprendre que l'on ne réussit jamais si bien les choses que lorsqu'on les réalise ensemble et que ce qui compte vraiment, c'est savoir s'entraider. Dès lors, aucune différence ne subsiste et nos amis se sentiront prêts à partir vers de belles aventures !
Ce livre atypique pour les enfants est une excellente initiative : il permet d'aborder en douceur le thème de la différence et surtout donne une bonne leçon de tolérance...

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9 décembre 2013

Le résumé de Babélio

Ils avaient enfin décidé de s’en parler, ou plutôt de s’écrire leurs émotions, leurs souvenirs, de faire le récit de ces dix-huit années de vie avec Julie, leur fille aînée, atteinte d’un handicap multiple et non répertorié dans les classifications médicales. Un handicap qui en plus d’un retard dans l’apprentissage, provoque des crises violentes et quotidiennes, pèse ainsi sur la vie de toute la famille, du couple bien sûr, du frère et de la sœur de Julie aussi.
À l’occasion d’un déplacement professionnel, une correspondance a commencé, mêlant les récits de la naissance, de journées ou de moments de crises, les consultations multiples et souvent désespérantes, les anciens courriers, envoyés à tant de spécialistes, tant d’institutions, toujours pour tenter de rendre visible leur enfant et les difficultés de leur vie familiale.

Pas de plainte, ni de sensiblerie, dans cet échange.

Aucune tentative de passer sous silence les sentiments parfois agressifs qui les ont habité, qui les submergent encore. Le témoignage d’une famille debout, mais au prix d’une lutte quotidienne souvent épuisante, qui interroge la société toute entière sur sa capacité à comprendre et intégrer la différence.

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6 décembre 2013

La présentation de Béatrice Khan

Il est des rêves si profonds qu'on y tombe comme dans un abîme. D'un basculement infime, la jeune fille brune y succombe et, parce que le rêve se moque bien du temps, elle redevient la petite fille en robe bleue qu'un jour, peut-être, elle a été. Et là, au creux de la forêt obscure où les histoires aiment à commencer, elle s'égare pour mieux trouver l'amie très chère, l'inséparable, aussi blonde qu'elle est brune et, comme elle, sans autre prénom que son pronom. Seulement voilà, la Reine de la nuit n'est pas loin... D'un trait de poésie subtile, Pierre Mornet fait de cette bouleversante histoire d'amitié un conte philosophique sur le temps où l'anniversaire jouerait le rôle de l'éternel retour. Ses illustrations, d'une délicatesse inouïe et hors mode, figent chaque instant dans une éternité contemplative où l'émotion rafle le premier plan. Plus qu'une histoire, des retrouvailles.

Shin'ya KOMATSU

Imho

14,00
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1 février 2013

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l'avis de Stéphane Jarno (télérama)
"Ceci n'est pas un manga. Du moins pas plus que la pipe de Magritte n'était destinée à être fumée. Tohu-bohu est un trousseau de clés qui ouvrent sur l'univers de Shin'ya Komatsu. Un monde foutraque mais cohérent, où les girouettes pondent des œufs et où les poissons rouges s'envolent vers la liberté. Ce recueil de strips et de courtes histoires, parus pour certains dans la revue d'avant-garde japonaise AX, est un formidable bol d'air qui se joue des catégories. Inventifs, surprenants, souvent poétiques, ces petits récits nous ramènent à l'âge où la réalité ne pèse pas encore sur la vie comme un couvercle. Un vert paradis où le dessinateur à peine trentenaire campe des personnages et des petits décors qui doivent autant à Moebius qu'à Chris Ware, Bosch ou Paul Grimaud.


Les références abondent, revendiquées et plutôt bien digérées, mais s'il est un esprit qui plane au-dessus de tous les autres et irrigue ces saynètes, c'est bien celui de Winsor McCay et de son Little Nemo. Particulièrement dans The Sleepwalker, où Shin'ya Komatsu déploie une maestria graphique bluffante, tout en perspectives inversées, sans perdre un instant le fil délicat de l'histoire. Tohu-bohu n'est pas un manga, c'est une révélation.