Une scandaleuse proposition
EAN13
9782280222006
ISBN
978-2-280-22200-6
Éditeur
Harlequin
Date de publication
Collection
Prelud' (3115)
Dimensions
18 x 11 cm
Poids
86 g
Langue
français
Langue d'origine
anglais
Code dewey
850

Une scandaleuse proposition

De

Harlequin

Prelud'

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1. ?>– Alors, où en sont les transactions ? demanda Antonio Cavelli à son comptable, tandis que la limousine se garait devant un restaurant. Tom Roberts se plongea dans ses notes. – Nous avons acheté l'immeuble l'été dernier. Le bail commercial est au nom d'une certaine Victoria Heart, qui a jusqu'ici décliné toutes nos propositions de reprise. Mais elle a beaucoup de mal à se maintenir à flot depuis que nous avons augmenté son loyer. Je pense qu'elle signera sans sourciller, cette fois-ci. Fraîchement débarqué de l'avion qui l'amenait de Vérone, Antonio fronça les sourcils. Il était depuis quelques heures à peine en Australie qu'il s'interrogeait déjà sur les compétences de Tom à gérer ses affaires. – La question devrait être réglée depuis longtemps, rétorqua-t–il. Nous sommes en retard de six mois sur notre programme. Vous êtes totalement inefficace. Cramoisi, Tom Roberts passa nerveusement sa main dans ses cheveux clairsemés. – Nous avons la situation bien en main, je vous assure, bredouilla-t–il. Il est vrai que nous avons eu quelques problèmes, mais... Le téléphone portable d'Antonio sonna à ce moment-là et il interrompit d'un geste les excuses embarrassées de son employé. Son avocat était en ligne, avec des problèmesautrement importants que la liquidation d'un restaurant insignifiant. Son père avait entamé une épreuve de force ; c'était tout bonnement l'avenir de sa société qui était en jeu. Antonio pinça les lèvres. Personne n'avait d'ordres à lui donner. Personne... Et certainement pas le seul être au monde envers lequel il n'éprouvait que du mépris. – Ricardo ! Les nouvelles sont bonnes, j'espère ? s'écria-t–il en passant naturellement à l'italien, sa langue maternelle. Un silence éloquent succéda à sa question. Puis l'avocat se décida à répondre, comme à regret. – J'ai beaucoup réfléchi à la situation, Antonio. Nous n'avons guère de liberté de manœuvre. Si nous poursuivons ton père en justice, cela fera un tel tapage médiatique que le monde entier aura les yeux rivés sur tes problèmes personnels. Non seulement cela ne réglera rien, mais nous risquons fort de perdre le procès. Même si la société Cavelli ne doit qu'à toi son succès florissant, ton père reste propriétaire à soixante pour cent. Cela lui donne tous les droits. Une flamme de colère s'alluma dans les yeux d'Antonio. Il se moquait éperdument d'étaler à la face du monde le conflit qui l'opposait à son père. Mais il ne pouvait pas, en conscience, laisser traîner dans la boue le nom de sa mère. Elle avait enduré trop de souffrances et d'humiliations. Sa mémoire devait reposer en paix. Que faire ? En homme d'action, il avait l'habitude de résoudre promptement les problèmes qui se dressaient en travers de sa route. En tout cas, Luc Cavelli ne lui imposerait pas sa loi. Son titre de président du conseil d'administration était purement formel. Il ne dirigeait plus rien depuis longtemps. C'était lui, Antonio, le maître d'œuvre. Lui qui avait transformé la petite chaîne d'hôtels de son père en multinationale. Quel chemin parcouru ! songea-t–il en esquissant unsourire. Il lui avait fallu se battre âprement, car Luc Cavelli s'était opposé catégoriquement à tous ses projets d'expansion. Il préférait régner sur un petit royaume pour garder les commandes et tirer toutes les ficelles. Mais Antonio avait pris le dessus à la mort de sa mère, quand il avait hérité de ses parts. Il avait conçu un plaisir intense à gagner du terrain, petit à petit, jusqu'à dominer complètement le vieux tyran et à l'évincer. Comment réagir à ce nouveau coup de force ? Prendre son père à son propre piège et se retirer purement et simplement, en vendant ses quarante pour cent de parts ? Poussé dans ses retranchements, le vieil homme serait obligé de mettre sa menace à exécution et de liquider la société. Mais après avoir consacré tant d'efforts et une bonne partie de sa vie à bâtir cet empire, Antonio avait du mal à renoncer. – Il doit bien y avoir un moyen, murmura-t–il, songeur, comme pour lui-même. – En tout cas, moi, je ne vois pas lequel, répliqua son avocat. J'ai bien relu la lettre de ton père. L'avertissement est clair. Si tu n'es pas marié et père de famille à trente-cinq ans, il vendra ses actions. Tu es son fils unique. C'est à toi d'assurer la descendance des Cavelli. Il souhaite te voir heureux en famille. Quel hypocrite ! songea Antonio avec un rictus méprisant. Alors que Luc Cavelli les avait abandonnés, sa mère et lui, quand il avait dix ans ! Trop occupé à humilier son épouse en exhibant ses maîtresses, il s'était bien peu soucié, à l'époque, du bonheur de sa propre famille... – Il paraît déterminé, ajouta doucement Ricardo. – Pas autant que moi à le contrer. – Hum... Le juriste se tut un instant avant de reprendre : – En tout cas, une chose est sûre : si tu te plies àses exigences, il te cédera immédiatement la totalité de ses actions. – Arrête de... Antonio s'interrompit au beau milieu de sa phrase en fronçant les sourcils d'un air résolu. Très bien, puisque son père lui lançait un défi, il le relèverait. Mais pas question de capituler devant lui. Il trouverait un moyen pour garder le contrôle de la situation. A son avantage. – Je rêve d'assumer enfin seul ma fonction de chef d'entreprise. Mais je refuse les termes que mon père m'impose. – Je ne vois pas ce que tu peux faire. Tu es prévenu depuis deux ans. – Tout problème a une solution, Ricardo. Envoie-moi le dossier par e-mail. Je te rappellerai pour te communiquer mes conclusions. Sur ces mots, il raccrocha et se retourna vers son comptable. – Où en étions-nous ? Tom lui lança un regard circonspect. Même s'il n'avait pas compris un traître mot de la conversation en italien, la colère de son patron ne lui avait pas échappé et il était sur ses gardes. Antonio Cavelli était un homme juste et honnête, mais il avait aussi la réputation d'être tout à fait impitoyable avec ceux qui ne répondaient pas à ses exigences ou qui lui déplaisaient. – Je... je compte régler au plus vite le rachat du restaurant, monsieur... – Vous feriez bien, le coupa Antonio. Cette histoire traîne depuis trop longtemps. Et, franchement, je commence à me poser des questions sur vos compétences. Le comptable s'avança nerveusement au bord du fauteuil en cuir. – Je vous assure, monsieur, que j'œuvre de mon mieux au succès de votre projet. Mlle Heart ne soupçonnerien de l'intérêt que vous portez à l'affaire. J'ai pris soin de communiquer avec elle par l'intermédiaire de votre filiale, Lancier. Antonio plissa les yeux. – Je ne comprends pas ce surcroît de précautions. Je n'ai rien à cacher. Son interlocuteur se redressa. – C'est simplement pour maintenir le prix le plus bas possible. Si Mlle Heart connaissait l'importance stratégique de... – Je me moque du montant à payer ! lança Antonio. – Sauf votre respect, monsieur, je ne sais pas si une augmentation suffira à convaincre Mlle Heart, expliqua Tom. Elle est très attachée à cet endroit. Et très soucieuse du sort de ses employés. – Eh bien, redonnez-leur un emploi chez moi, puisque j'ouvre un hôtel juste à côté. Ce n'est vraiment pas compliqué. Antonio se saisit de son porte-documents et ouvrit la portière. – Je vous laisse régler tous les détails. Moi, je vais déjeuner. – Ici ? questionna Tom avec un sursaut. – Pourquoi pas, puisque je suis là ? Je vous suggère de retourner au bureau pour préparer un contrat de vente. Ce serait bien de régler cette affaire dans l'après-midi. Antonio quitta avec plaisir la compagnie ennuyeuse de Tom Roberts et l'air climatisé de la limousine pour faire quelques pas au soleil. Après le long voyage en avion depuis l'Europe, il avait besoin de respirer à l'air libre. Malgré ses défauts, Tom était quelqu'un de confiance, qui veillait soigneusement sur ses intérêts en ces temps de crise économique. Il s'acquittait parfaitement de sa mission en réduisant les dépenses au minimum. Grâce à lui, ils allaient ouvrir leur dixième hôtel sur les continentsasiatique et australien. Malgré tout, il avait tendance à se prendre un peu trop au sérieux. Il fallait lui tenir la bride haute. Antonio examina les alentours. Mlle Heart avait bien choisi l'emplacement de son restaurant, près d'un parc, et tout pr...
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