Au voyageur qui ne fait que passer

Dans le Tokyo d aujourd hui, dans la Rome de Néron, dans le Lisbonne de toujours, les contours de treize silhouettes se précisent au fil des pages dans leur quête de sérénité, d amour ou simplement d humanité. Pelayo, le vendeur de billets de loterie qui s embarque sur le Bateau doré de l amour avec une fille maigre dont personne ne veut ; Yashuto, le cadre débordé, qui fuit la métropole en croyant échapper à ses soucis ; Michel Strogoff en personne, qui semble être le dernier à se souvenir qu il fut autrefois un héros, et même Sénèque, qui dialogue avec son jeune élève à propos de l éternité: tous s interrogent, tous se transforment. Et à travers lieux et époques, l écriture d Alain Absire voyage, elle aussi, bouillonne dans les rues surchauffées de Manhattan, glisse sur les eaux vertes d un fleuve de Colombie, pleure, désire, jure ou apostrophe les anges, mais parvient chaque fois à surprendre ses personnages au moment où leur détresse est sur le point de se transformer en espoir.