La Lyre mystérieuse
EAN13
9782352870760
ISBN
978-2-35287-076-0
Éditeur
Archipoche
Date de publication
Collection
Archipoche (07)
Nombre de pages
154
Dimensions
17,8 x 11 cm
Poids
136 g
Langue
français
Code dewey
804

La Lyre mystérieuse

De

Illustrations de

Archipoche

Archipoche

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34, rue des Bourdonnais 75001 Paris.
Et, pour le Canada, à
Édipresse Inc., 945, avenue Beaumont,
Montréal, Québec, H3N 1W3.

eISBN 978-2-3528-7470-6

Copyright © Archipoche, 2008.

1

UN RÉVEIL EN FANFARE

Le battement sourd des tambours de guerre roulait sous la voûte émeraude des grands arbres. J'allais être rattrapé, transpercé par les flèches ennemies quand un éclair déchira mes paupières. J'ouvris les yeux.

Ma sœur, d'un coup sec, tirait les rideaux de notre chambre. Un soleil éclatant inonda la pièce.

— Debout, il est 10 heures !

— Hein, quoi, déjà ?

J'émergeai difficilement de mon profond sommeil. Soudain, j'entendis le même bruit que dans mon cauchemar. Je me dressai comme un ressort.

— Elsa, qu'est-ce que c'est ?

— Les brocanteurs, dans la rue ! C'est le premier jour de la braderie. Tu as oublié ?

La braderie, ouf ! Je retombai sur mon oreiller. Ma sœur me jeta un regard noir :

— Lève-toi ! Nous avons rendez-vous dans cinq minutes sur la place.

Elle sortit de la chambre, dégringola les escaliers. Je bondis du lit, m'habillai rapidement, saisis ma guitare et, sans prendre le temps de déjeuner, me retrouvai dans la rue.

Un campement mongol avait surgi de terre. Des camionnettes déversaient des tonnes d'objets hétéroclites sur les trottoirs : vêtements, vaisselle, meubles, chaussures, bibelots, cochonnaille, outillage, friandises, livres, cartes postales... Des tentes multicolores oscillaient dans le petit vent frais. Des forains, emmitoufl és jusqu'aux yeux, montaient leur stand. Sur tout cela flottait une odeur de pommes d'amour, de frites et de berlingots grillés.

Je rattrapai ma sœur et, en zigzaguant entre les étals, nous atteignîmes la place de la mairie où devait avoir lieu la répétition de notre petit groupe de rock, L'Année du Rat, appelé ainsi parce que nous étions tous nés durant cette période du calendrier chinois.

Un podium avait été dressé et des agents municipaux s'affairaient à sa décoration, s'interpellant dans des rugissements de sono mal réglée.

— Quel boucan ! On ne pourra jamais répéter ici, hurla Elsa, les mains en porte-voix.

— Où aller ? Il faut bien attendre les autres.

On s'installa sur les premières marches du podium et, le menton dans les mains, nous attendîmes.

Au bout d'une dizaine de minutes, Lulu, notre guitare basse, un grand sec dégingandé, vêtu d'un jean troué et d'un pull rouge sous un T-shirt blanc, arriva, perché sur ses rollers, les écouteurs collés aux oreilles, son instrument dans le dos. Dans un élégant virage, il stoppa en face de nous.

— On peut pas répéter ici. J'entends même pas ma cassette !

Elsa se leva :

— Allons chez Grand-Père. On aura la paix !

Je protestai :

— Et Guillaume ?

Elsa se réinstalla. Lulu nous rejoignit.

Guillaume, notre violon alto, un beau garçon au visage d'ange, arriva avec dix bonnes minutes de retard, en poussant son solex au milieu de la foule.

— Panne d'oreiller ou panne de moteur ? railla Lulu.

Avant que Guillaume n'ait pu répondre, Elsa s'était précipitée :

— Fais demi-tour. On va chez Grand-P ère !

Et elle enfourcha le siège arrière de son engin.

Guillaume s'exclama, radieux :

— C'est parti, ma jolie !

Et il démarra.

— Elle marche, quand il veut, sa bécane ! ironisa Lulu en s'élançant à son tour.

— Hé, attendez-moi ! hurlai-je, furibard.

Je n'avais plus qu'à courir derrière eux, ma guitare ballottant sur mon dos.

2

LA MYSTÉRIEUSE ONDE KA

La maison de Grand-Père était située en dehors du pays, près du canal. Une alouette chantait à l'aplomb du toit, comme attachée à la cheminée par un fil invisible. Lulu était appuyé à la grille d'entrée.

— Les autres sont arrivés ? lui demandai-je en m'efforçant de reprendre ma respiration.

— J'sais pas. C'était ouvert, je suis entré. Y'a personne à l'intérieur ! Ta sœur et Guillaume ont dû faire un détour !

Et il sourit finement.

Sans chercher à comprendre le sens de ce sourire, je franchis la grille, traversai le jardin en friche et grimpai le perron. La porte du vestibule était grande ouverte. Je criai :

— Grand-Père, Grand-Père !

Aucune réponse. Je poussai la porte de la cuisine. Personne. Celle du bureau. Personne, sauf Poussy, confortablement installé sur le dossier d'un fauteuil. Il me fixa de ses grands yeux jaunes, luisant dans la pénombre. Je lui tirai la langue et refermai la porte. Lulu m'attendait à l'entrée du vestibule.

— Alors, le papi, tu le trouves ?

— Nulle part ! C'est bizarre, quand même... Au même moment, un moteur crachota. Je me précipitai dehors en criant :

— Grand-père a disparu !
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