- EAN13
- 9782879298559
- Éditeur
- Éditions de L'Olivier
- Date de publication
- 09/2011
- Collection
- Littérature étrangère
- Langue
- français
- Langue d'origine
- allemand
Le Juif de service. Autoportrait
Autoportrait
Maxim Biller
Éditions de L'Olivier
Littérature étrangère
Autre version disponible
Traduit de l'allemand par Olivier Mannoni
" - Je suis cense ecrire "Cent lignes de haine' depuis New York, la capitale
du judaisme mondial ? dis-je. Je me plairais bien, la-bas. Ils sont tous comme
moi.
Il rit de nouveau, mais cette fois son rire ne me plut pas.
- Dans ce cas il faut que tu restes ici, dit-il.
- Volontiers, dis-je, oubliant que mon seul et unique souhait etait de devenir ecrivain. Mille marks par chronique, ça va ?
Nouvelle erreur. Au lieu de disparaitre dans le monde parallele clair et
cosmopolite entre l'East River et l'Hudson, ou personne ne me demanderait
jamais pourquoi je suis toujours d'un autre avis et pourquoi je parle sans
arret de sexe, je decidai de devenir Juif de service en Allemagne. À cet
instant, bien entendu, je ne le savais pas. Ce n'etait pas malin de ma part. "
Maxim Biller croyait en avoir fini avec la question juive. Il lui faudra du
temps pour comprendre qu'il n'en est rien - surtout quand on est, comme lui,
un Allemand d'adoption. De meme qu'il ne suffit pas de fuir le kitsch
communiste pour echapper a l'Histoire, nul ne
peut se soustraire a ce qui fonde sa propre identite. Chef-d'oeuvre d'humour
et de mauvais esprit, ce livre peut se lire comme le portrait d'une generation
nee a la fin des annees 50, et qui a grandi dans l'ombre de la guerre froide.
Mais c'est aussi un tableau de la comedie litteraire : polemiques, coups
tordus, portraits au vitriol d'ecrivains rivaux et de vieilles gloires, Maxim
Biller s'en donne a coeur joie dans cette evocation d'un milieu dont
les moeurs nous sont etrangement familieres.
*[5e]: Cinquième
" - Je suis cense ecrire "Cent lignes de haine' depuis New York, la capitale
du judaisme mondial ? dis-je. Je me plairais bien, la-bas. Ils sont tous comme
moi.
Il rit de nouveau, mais cette fois son rire ne me plut pas.
- Dans ce cas il faut que tu restes ici, dit-il.
- Volontiers, dis-je, oubliant que mon seul et unique souhait etait de devenir ecrivain. Mille marks par chronique, ça va ?
Nouvelle erreur. Au lieu de disparaitre dans le monde parallele clair et
cosmopolite entre l'East River et l'Hudson, ou personne ne me demanderait
jamais pourquoi je suis toujours d'un autre avis et pourquoi je parle sans
arret de sexe, je decidai de devenir Juif de service en Allemagne. À cet
instant, bien entendu, je ne le savais pas. Ce n'etait pas malin de ma part. "
Maxim Biller croyait en avoir fini avec la question juive. Il lui faudra du
temps pour comprendre qu'il n'en est rien - surtout quand on est, comme lui,
un Allemand d'adoption. De meme qu'il ne suffit pas de fuir le kitsch
communiste pour echapper a l'Histoire, nul ne
peut se soustraire a ce qui fonde sa propre identite. Chef-d'oeuvre d'humour
et de mauvais esprit, ce livre peut se lire comme le portrait d'une generation
nee a la fin des annees 50, et qui a grandi dans l'ombre de la guerre froide.
Mais c'est aussi un tableau de la comedie litteraire : polemiques, coups
tordus, portraits au vitriol d'ecrivains rivaux et de vieilles gloires, Maxim
Biller s'en donne a coeur joie dans cette evocation d'un milieu dont
les moeurs nous sont etrangement familieres.
*[5e]: Cinquième
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