Traité du libre arbitre
EAN13
9782845781740
Éditeur
Manucius
Date de publication
Collection
Le Philosophe
Langue
français
Langue d'origine
français

Traité du libre arbitre

Manucius

Le Philosophe

Indisponible

Autre version disponible

L’éloquence religieuse brilla pendant tout le XVIIe siècle d’un vif éclat ;
mais Bossuet (1627-1704) domine tous les prédicateurs de son temps. Jeune
prêtre à Metz, il composa surtout des panégyriques où étaient célébrés les
mérites des grands saints ; mais c’est à Paris, entre 1660 et 1670, qu’il
déploya dans ses Sermons et dans ses Oraisons funèbres toute la magnificence
de son éloquence flamboyante. Le 5 septembre 1670, il est nommé précepteur du
Dauphin. Il le sera jusqu’en 1680. Ce fut l’occasion pour lui de devenir un
pédagogue et d’écrire quelques chefs-d’œuvre : un manuel d’histoire (Discours
sur l’histoire universelle – 1681), un manuel de politique (La Politique tirée
de l’Écriture sainte – Posthume 1709) et un manuel de philosophie (Traité de
la Connaissance de Dieu et de soi-même – 1741). Un petit texte de philosophie
non destiné au Dauphin est composé dans la foulée : il s’agit du Traité du
libre arbitre qui sera publié après sa mort. Nous y retrouvons le grand
Bossuet : la clarté de l’exposition, la vigueur de la pensée et bien
évidemment le style ! Il s’agit d’une affirmation passionnée de la liberté
humaine, liberté qui n’entre pas en contradiction avec les décrets divins.
L’inspiration est Augustinienne et Cartésienne Bossuet examine les différents
systèmes imaginés par les théologiens pour concilier la liberté humaine avec
les attributs divins. Il témoigne d’une foi égale dans la liberté humaine que
l’expérience de la conscience atteste, et dans l’action de la Providence que
la raison démontre. L’opposition classique entre liberté humaine et décret
divin est surmontée : chacune ayant son domaine de pertinence sans se
contredire. À cette occasion il pose la règle suivante qui trouve son
application dans l’étude des sciences, de même que dans la pratique de la vie
: «Quand nous nous mettons à raisonner, nous devons d’abord poser comme
indubitable, que nous pouvons connaître très certainement beaucoup de chose,
dont toutefois nous n’entendons pas toutes les dépendances ni toutes les
suites. C’est pourquoi la première règle de notre logique, c’est qu’il ne faut
jamais abandonner les vérités une fois connues, quelque difficulté qui
survienne quand on veut les concilier; mais qu’il faut au contraire, pour
ainsi parler, tenir toujours fortement les deux bouts de la chaîne, quoiqu’on
ne voie pas toujours le milieu, par où l’enchaînement se continue.» Confiance
en l’Homme et humilité. Ce petit livre de philosophie nous fait découvrir un
Bossuet différent de celui des grandes envolées lyriques qui ont fait sa
renommée. Nous y trouvons un vrai philosophe, limpide et profond, qui se
confronte avec acuité à un immense problème pour le croyant, celui de la
confrontation entre l’expérience intime de sa propre liberté illimitée et
l’absolue liberté de Dieu, confrontation en laquelle aucune contradiction
n’apparaît mais plutôt une mutuelle et enthousiasmante affirmation réciproque.
Le traité du libre arbitre a été publié en appendice au Traité de la
connaissance de Dieu et de soi-même. C’est la première fois qu’il est édité de
manière autonome.
S'identifier pour envoyer des commentaires.