- EAN13
- 9782844857347
- Éditeur
- Éditions Allia
- Date de publication
- 22/08/2013
- Collection
- La Très petite collection
- Langue
- français
De la littérature industrielle
Charles-Augustin SAINTE-BEUVE
Éditions Allia
La Très petite collection
Autre version disponible
Daté de 1839, ce pamphlet paraît aujourd'hui absolument prémonitoire : "deux
littératures coexistent dans une proportion bien inégale et coexisteront de
plus en plus", y déplore Sainte-Beuve. Deux littératures : l'une, commerciale,
l'autre, l'expression délicate du talent, propice à engendrer des monuments. À
l'émergence de la première, plusieurs facteurs : le développement de la
réclame dont peut dépendre le succès d’un livre, l'"émulation effrénée des
amours-propres" ou encore, plus simplement, la volonté de vivre de sa plume.
L'auteur aborde des questions brûlantes à son époque mais qui n’ont pas cessé
depuis de consumer la littérature, à savoir le mercantilisme, la collusion
d’intérêts entre auteurs et journalistes ou encore la démocratisation du
métier d’écrivain. S’il se résigne à cette dernière, Sainte-Beuve désapprouve
le style qui en découle. Lui défend la "bonne" littérature, celle qui serait
le fruit d'un travail acharné et désintéressé. Organiser la vie des lettres,
c'est tuer le talent ou, pis, l'inspiration. L'industrie culturelle qui
gangrène la littérature est ici pressentie. Cette même industrie qui sera
dénoncée par Benjamin et Adorno près d'un siècle après ce manifeste.
littératures coexistent dans une proportion bien inégale et coexisteront de
plus en plus", y déplore Sainte-Beuve. Deux littératures : l'une, commerciale,
l'autre, l'expression délicate du talent, propice à engendrer des monuments. À
l'émergence de la première, plusieurs facteurs : le développement de la
réclame dont peut dépendre le succès d’un livre, l'"émulation effrénée des
amours-propres" ou encore, plus simplement, la volonté de vivre de sa plume.
L'auteur aborde des questions brûlantes à son époque mais qui n’ont pas cessé
depuis de consumer la littérature, à savoir le mercantilisme, la collusion
d’intérêts entre auteurs et journalistes ou encore la démocratisation du
métier d’écrivain. S’il se résigne à cette dernière, Sainte-Beuve désapprouve
le style qui en découle. Lui défend la "bonne" littérature, celle qui serait
le fruit d'un travail acharné et désintéressé. Organiser la vie des lettres,
c'est tuer le talent ou, pis, l'inspiration. L'industrie culturelle qui
gangrène la littérature est ici pressentie. Cette même industrie qui sera
dénoncée par Benjamin et Adorno près d'un siècle après ce manifeste.
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