- EAN13
- 9782753559820
- Éditeur
- Presses universitaires de Rennes
- Date de publication
- 12/07/2019
- Collection
- Histoire
- Langue
- français
En finir avec la guerre froide
La France, l’Europe et le processus d’Helsinki, 1965-1975
Nicolas Badalassi
Presses universitaires de Rennes
Histoire
Autre version disponible
À partir de 1965, l'URSS cherche à profiter de la politique de « détente,
entente, coopération » lancée par le général de Gaulle auprès des pays du
pacte de Varsovie pour obtenir, via une Conférence sur la sécurité européenne,
le gel de l'ensemble des frontières du continent et la reconnaissance de la
mainmise soviétique sur l'Europe de l'Est. Sauf que la France, partisane au
contraire d'une détente censée aboutir au dépassement de l'ordre bipolaire
issu de la guerre froide, n'entend pas entériner le statu quo politique et
territorial européen. Dès 1969, Georges Pompidou décide de se servir du projet
de conférence pour promouvoir sa vision de l'Europe : la conférence sur la
sécurité et la coopération en Europe doit d'une part favoriser le
rapprochement entre tous les peuples du continent et d'autre part encourager
chaque nation à s'exprimer en son nom propre, en dehors des alliances
militaires. Lorsque trente-trois États européens, les États-Unis et le Canada
se réunissent, de 1972 à 1975, pour négocier le contenu du futur acte final de
la CSCE, les Français tentent, avec leurs partenaires de la Communauté
européenne, de faire de la Conférence le prolongement multilatéral de la
politique gaullienne de détente. Dans cette optique, ils veillent d'abord à ce
que les frontières puissent être modifiées de façon pacifique : il s'agit de
permettre à l'Allemagne d'être un jour réunifiée. Ils œuvrent également pour
que la Conférence facilite la coopération culturelle et la circulation des
personnes entre l'Est et l'Ouest, le but étant, selon le président Pompidou,
de transmettre aux pays communistes le « virus de la liberté » et d'enfoncer
un coin dans le système des blocs.
entente, coopération » lancée par le général de Gaulle auprès des pays du
pacte de Varsovie pour obtenir, via une Conférence sur la sécurité européenne,
le gel de l'ensemble des frontières du continent et la reconnaissance de la
mainmise soviétique sur l'Europe de l'Est. Sauf que la France, partisane au
contraire d'une détente censée aboutir au dépassement de l'ordre bipolaire
issu de la guerre froide, n'entend pas entériner le statu quo politique et
territorial européen. Dès 1969, Georges Pompidou décide de se servir du projet
de conférence pour promouvoir sa vision de l'Europe : la conférence sur la
sécurité et la coopération en Europe doit d'une part favoriser le
rapprochement entre tous les peuples du continent et d'autre part encourager
chaque nation à s'exprimer en son nom propre, en dehors des alliances
militaires. Lorsque trente-trois États européens, les États-Unis et le Canada
se réunissent, de 1972 à 1975, pour négocier le contenu du futur acte final de
la CSCE, les Français tentent, avec leurs partenaires de la Communauté
européenne, de faire de la Conférence le prolongement multilatéral de la
politique gaullienne de détente. Dans cette optique, ils veillent d'abord à ce
que les frontières puissent être modifiées de façon pacifique : il s'agit de
permettre à l'Allemagne d'être un jour réunifiée. Ils œuvrent également pour
que la Conférence facilite la coopération culturelle et la circulation des
personnes entre l'Est et l'Ouest, le but étant, selon le président Pompidou,
de transmettre aux pays communistes le « virus de la liberté » et d'enfoncer
un coin dans le système des blocs.
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