Féodalités (888-1180), Version compacte
EAN13
9782701189093
Éditeur
Belin
Date de publication
Collection
Histoire de France
Langue
français
Langue d'origine
français

Féodalités (888-1180)

Version compacte

Belin

Histoire de France

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L'époque où surgit la dynastie capétienne ne se confond pas avec "la naissance
de la France". Sans doute le royaume de Francie occidentale puis de France,
qui embrasse alors la Catalogne au sud et la Flandre au nord, devient-il une
entité politique qui ne se partage plus, mais le souverain continue
explicitement de se dire "roi des Francs" plutôt que "roi de France". Si la
monarchie construit et élargit méthodiquement son domaine, le sentiment d'une
unité française n'existe pas alors. La France féodale demeure une mosaïque de
régions de langues et de coutumes diverses. Soucieux d'échapper à toute
téléologie dynastique ou nationale, le propos tenu ici accorde une grande
attention à ces singularités régionales. Il embrasse aussi les nombreux
territoires, aujourd'hui français, qui relevaient alors d'autres rois et
princes et s'efforce d'insérer l'ensemble des analyses dans une perspective
européenne. Les siècles de la féodalité, longtemps décrits comme des siècles
de fer, correspondent en réalité au moment du "décollage" européen. Dynamisme
économique, expansion chrétienne et mutations sociales vont alors de pair,
portés par l'affirmation d'un ordre seigneurial effaçant peu à peu les
derniers vestiges de l'empire carolingien. Comme le montre cet ouvrage, les
acquis des recherches historiques des vingt dernières années ont profondément
renouvelé la compréhension de ce long moment de transition. Ils permettent de
décrire une croissance rurale plongeant ses racines jusque dans l'époque
carolingienne, même si le développement urbain et commercial en modifie les
formes et en accroît la vigueur à partir de la fin du XIe siècle. Ils
conduisent à réexaminer des questions aussi fondamentales que le regroupement
des populations et la "naissance du village", l'instauration de la seigneurie
châtelaine, le rôle des réformes monastiques ou l'épanouissement de l'art
roman et gothique. Ils amènent surtout à remettre en cause la thèse d'une
"mutation féodale" rapide et brutale autour de l'an mil au profit d'une
appréciation plus nuancée des évolutions, articulée sur les deux inflexions
majeures que sont la décomposition de l'ordre carolingien, à partir de la fin
du IXe siècle, et la réforme "grégorienne", dans la seconde moitié du XIe
siècle. Comme le montre le chapitre consacré à l'atelier de l'historien, les
apports de l'archéologie et de l'anthropologie ont beaucoup contribué à ces
renouvellements.
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