L'ami arménien, roman
EAN13
9782246826583
Éditeur
Grasset
Date de publication
Langue
français

L'ami arménien

roman

Grasset

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A travers l’histoire d’une amitié adolescente, Makine révèle dans ce véritable
bijou de littérature classique un épisode inoubliable de sa jeunesse.
Le narrateur, treize ans, vit dans un orphelinat de Sibérie à l’époque de
l’empire soviétique finissant. Dans la cour de l’école, il prend la défense de
Vardan, un adolescent que sa  pureté, sa maturité et sa fragilité désignent
aux brutes comme  bouc-émissaire idéal. Il raccompagne chez lui son ami, dans
le quartier dit du « Bout du diable » peuplé d’anciens prisonniers,
d’aventuriers fourbus, de déracinés égarés «qui n’ont pour biographie que la
géographie de leurs errances. »
Il est accueilli là par une petite communauté de familles arméniennes venues
soulager le sort de leurs proches transférés et emprisonnés en ce lieu, à 5
000 kilomètres de leur Caucase natal, en attente de jugement pour « subversion
séparatiste et complot anti-soviétique » parce qu’ils avaient créé  une
organisation clandestine se battant pour l’indépendance de l’Arménie.
De magnifiques figures se détachent de ce petit « royaume d’Arménie »
miniature : la mère de Vardan, Chamiram ; la sœur de Vardan, Gulizar, belle
comme une princesse du Caucase qui enflamme tous les cœurs mais ne vit que
dans la dévotion à son mari emprisonné ; Sarven, le vieux sage de la
communauté…
Un adolescent ramassant sur une voie de chemin de fer une vieille prostituée
avinée qu’il protège avec délicatesse, une brute déportée couvant au camp un
oiseau blessé qui finira par s’envoler au-dessus des barbelés : autant
d’hommages à ces « copeaux humains, vies sacrifiées sous la hache des faiseurs
de l’Histoire. »
Le narrateur, garde du corps de Vardan, devient le sentinelle de sa vie
menacée, car l’adolescent souffre de la « maladie arménienne » qui menace de
l’emporter, et voilà que de proche en proche, le narrateur se trouve à son
tour menacé et incarcéré, quand le creusement d’un tunnel pour une chasse au
trésor, qu’il prenait pour un jeu d’enfants, est soupçonné par le régime
d’être une participation active à une tentative d’évasion…
Ce magnifique roman convoque une double nostalgie : celle de cette petite
communauté arménienne pour son pays natal, et celle de l’auteur pour son ami
disparu lorsqu’il revient en épilogue du livre, des décennies plus tard,
exhumer les vestiges du passé dans cette grande ville sibérienne aux quartiers
miséreux qui abritaient, derrière leurs remparts, l’antichambre des camps.
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