L'ange de mai

Julie Hearn

Le Livre de poche jeunesse

  • 29 novembre 2011

    Une belle surprise

    Le début et la mise en place du récit m’ont paru un peu laborieux. Certaines notions ne sont pas explicitées, du coup j’ai mis plusieurs minutes à comprendre certaines choses. Par exemple, lorsque Nell ou tout autre personnage dit voir les farfadets, c’est qu’il les voit vraiment et que ces derniers existent. Cela peut sembler idiot dit comme cela, mais je vous assure qu’au début j’étais perdue avec ces farfadets : légendes, mythes ou réels ? Bref passées ces petites incompréhensions je me suis régalée.

    L’histoire alterne entre le récit en tant que tel, où l’on suit Nell et ses (més)aventures, et les confessions de Patience Madden – l’une des filles du pasteur – qui se déroulent près de 47 ans après les faits. Ces confessions permettent une meilleure compréhension de l’intrigue. En effet, elles sont découpées en petits passages qui éclairent ce que le lecteur vient de lire. Ainsi celui-ci a tous les éléments nécessaires pour reconstituer le puzzle et comprendre l’histoire dans son ensemble et pas un seul aspect.

    Le roman aborde la problématique de la main mise de la Religion sur l’esprit (ou devrai-je dire la naïveté ?) des gens et de la terreur qu’elle inspire – instrument qui est sert sa domination. On y voit également les nombreuses manipulations de ses représentants officiels. Et Nell, cette toute jeune orpheline encore bien innocente et inconsciente de la perversion du monde et de la nature humaine, doit faire face à d'horribles machinations. Mais l’intrigue ne s’arrête pas là, elle réserve d’autres petites surprises aux lecteurs dont je ne ferai pas mention ici pour ne pas risquer de gâcher votre lecture.

    La rouquine étant particulièrement attachante on suit son parcours avec attention – et quelques pincements au cœur. Son comportement, sa bonté sans borne et sa foi dans ses congénères sont touchants. Les filles du pasteur ainsi que le pasteur lui-même sont par contre plus que détestables.

    Mon seul regret est que le récit tire un peu en longueur par moments et que la fin laisse planer un doute. Le lecteur peut bien entendu se faire sa petite idée, mais je préfère les romans où la fin est claire et ne laisse pas le lecteur dans le flou.

    Pour conclure, je dirais que cette lecture a été bien agréable malgré quelques petites longueurs. La petite touche de fantastique qui est présente ne gâche rien, mais à mon sens ce n’est pas ce qui fait la force de cette œuvre. C’est plutôt le thème principal abordé qui y est développé de façon intelligente.