sandrine57

Lectrice compulsive d'une quarantaine d'années, mère au foyer.

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29 octobre 2012

Watanuki a fini par se faire à l'idée d'être l'homme à tout faire de Yûko. Son caractère s'améliore, et les jours où se présente l'occasion de parler à la belle Himawari, c'est tout guilleret qu'il arrive au travail. Sensible à ce changement d'humeur, Yûko l'interroge et découvre qu'il est très amoureux mais aussi terriblement jaloux de Dômeki, le sportif du lycée qui ne laisse pas Himawari de glace. Pour rapprocher tout ce beau monde, Yûko décide d'organiser un "Hyaku-monogatari"dans le temple où vit Dômeki. Cette soirée sera l'occasion de se raconter des histoires de fantômes et de découvrir les dons de chacun...

Un deuxième tome qui tient les promesses du premier. On est entraîné dans l'univers fantastique de Yûko aux côtés de Watanuki qui devient peu à peu un assistant plutôt qu'un simple serviteur. Sa patronne lui ouvre des perspectives pour résoudre son problème de revenants en lui dévoilant le don de son rival Dômeki. Le jeune homme est bien sûr réticent à se lier avec un garçon qu'il a détesté au premier regard.
C'est aussi l'occasion de découvrir les traditions japonaises avec le fameux Hyaku-monogatari, un rite destiné à faire apparaître les esprits. Dans l'esprit d'Halloween, cette fête a lieu en été.
Les dessins sont toujours aussi élégants, le noir domine pour appuyer l'univers fantastique et inquiétant. Les CLAMP réussissent là une série à la fois belle et intrigante, à suivre.

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26 octobre 2012

Plassans, 1851. Le jeune Silvère fait ses adieux à la petite Miette. C'est décidé, il prend les armes et se joint à la cohorte d'insurgés qui partent pour Paris bien décidés à défendre la République. Derrière les remparts de la petite ville de Provence, tout le monde a peur. On dit les républicains sauvages et sanguinaires. Nobles et bourgeois craignent le pire. Seuls les Rougon voient dans la situation politique instable l'occasion d'enfin faire fortune. Ils réunissent dans leur salon quelques personnages influents de la ville, des réactionnaires qui appellent de leurs voeux le retour du roi. Cependant à Paris, Louis-Napoléon Bonaparte prépare le coup d'état qui assoira le second empire. Renseignés par leur fils Eugène, installé dans la capitale, les Rougon décide de retourner leur veste et de se faire fervents bonapartistes. Mais qui est donc ce couple calculateur et opportuniste?

Pour le savoir, il faut un peu remonter le temps jusqu'à l'époque où Adélaïde Fouque, fille d'un des plus riches maraîchers de la ville perd ses parents et choisit d'épouser Pierre Rougon, un paysan mal dégrossi. Leur mariage est bref, Adélaïde se retrouve veuve et mère d'un fils, appelé Pierre comme son père. Loin de se morfondre dans la solitude, Adélaïde se compromet dans une relation passionnelle avec un braconnier, contrebandier à ses heures : "ce gueux de Macquart". Le couple illégitime aura deux enfants: Antoine et Ursule. Le fils Rougon et les deux Macquart grandissent à leur guise, sans entraves ni éducation, et sans non plus de sentiments fraternels. Pierre est convaincu de sa légitimité et déteste les deux "bâtards" qui mangent son pain. Dès que l'occasion se présente, il s'empare de l'héritage, spoliant sa mère et ses frère et soeur. Ursule s'en moque. Elle quitte Plassans et part vivre à Marseille avec son mari. Mais Antoine ne l'entend pas de cette oreille. Libéré de son service, il quitte l'armée où son frère le laissait végéter, et revient avec la ferme volonté de récupérer sa part d'héritage. Cependant, Pierre a épousé Félicité Puech, la fille d'un marchand d'huile. Il a investi dans l'affaire de sa belle-famille et tente tant bien que mal de faire fructifier son pécule. Le couple n'est pas riche, leurs nombreux enfants leur tondent la laine sur le dos. Pierre et son épouse se débarrassent de ce demi-frère encombrant avec quelques miettes. Antoine épouse la bonne et travailleuse Fine, lui fait trois enfants, Lisa, Gervaise et Jean et se laisse entretenir sans complexes par sa petite famille.

Et nous revoilà en 1851. Adélaïde vit en recluse dans la vieille masure de Macquart. Reniée par ses fils, misérable et presque folle, elle a recueilli Silvère, le fils d'Ursule décédée très jeune. Antoine Macquart est plus amer que jamais. Fine est morte et ses enfants ont fui le domicile familial, lassés d'entretenir un père fainéant et alcoolique. Les époux Rougon ont marié leurs deux filles. Leur fils aîné, Eugène, vit à Paris. Le cadet Pascal est le médecin des pauvres de Plassans, il n'a que peu de contacts avec sa famille. Le benjamin, Aristide, travaille à la sous-préfecture et écrit des articles pour un journal. Il a opté pour le camp républicain, non par conviction mais parcequ'il pense se mettre ainsi du côté des vainqueurs. Et les Rougon complotent pour tirer partie du coup d'état et s'assurer la fortune à laquelle ils aspirent depuis toujours, quitte à laisser des morts derrière eux....

Quand je me suis lancée dans le challenge qui consiste à relire la série des Rougon-Macquart dans son intégralité, j'ai pris conscience, à ma grande honte, que je n'avais lu que Germinal et Au bonheur des dames, et encore, c'était contrainte et forcée par des profs de français au collège. Ce sera donc une réelle découverte pour moi de lire les dix-huit autres volumes de la saga. Et me voici ravie après la lecture de ce premier tome fondateur, celui qui pose les bases de la famille, qui explique les origines de chacun et donne une bonne idée de leurs traits de caractère communs.
Outre le fait que je me suis replongée dans une période de l'histoire de France que j'avais oublié depuis belle lurette, j'ai aussi découvert avec plaisir les moeurs d'une sous-préfecture du Sud. Plassans se compose de trois quartiers bien distincts, du plus pauvre au plus riche. Les deux premiers n'aspirent qu'à grimper les échelons, le dernier veut conserver ses privilèges. Cette fracture sociale (toujours d'actualité d'ailleurs) est aussi une fracture politique : en haut de l'échelle, on espère un retour des Orléans alors qu'en bas on place tous les espoirs d'une société meilleure dans la république.
ZOLA place les Rougon-Macquart au coeur de cette société provinciale. Il nous donne à voir une famille à l'hérédité très lourde. Bien que demi-frères seulement, Pierre et Antoine partagent des traits de caractère fort semblables: l'avarice, l'envie, la cupidité, la méchanceté, la mauvaise foi, et j'en passe! gageons que quelques uns de ces défauts ataviques se retrouveront chez leurs descendants dans les tomes suivants...
Un roman dont les couleurs sont le noir de l'âme des Rougon-Macquart et le rouge du sang de leurs victimes.

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23 octobre 2012

Bloemfontein, 1968. C'est sans enthousiasme et même avec un certain mépris que les élèves de Wesley collège s'apprêtent à accueillir l'équipe de tennis de l'école technique d'Odendaalsrust pour un tournoi amical. Parmi eux, Simon est particulièrement inquiet de se confronter à des afrikaners, trop soucieux de faire oublier à ses amis anglais qu'il est lui-même afrikaner par sa mère. Pour ne rien arranger, le camping-car arrive et en descend Franie van den Bergh, un garçon qui a partagé son enfance à Verkeerdespruit, le petit bourg loin de tout où il a grandi. Les souvenirs l'assaillent d'un village afrikaner régi par les règles très strictes dictées par le pasteur et relayées par les bonnes dames de l'OVV, l'organisme de bienfaisance en charge des pauvres.

C'est avec toute la candeur de son jeune âge que Simon se souvient des épisodes, parfois drôles, parfois tragiques, qui ont émaillé sa vie au village dans une petite communauté de blancs afrikaners plus ou moins pauvres. Des noirs, il n'en est pas question. Ils sont parqués dans le township à la lisière du village et on évite tout contact avec eux. L'ennemi, le vrai, c'est l'anglais jugé trop progressiste et qui d'ailleurs n'a pas vraiment gagné la guerre des boers, selon certains. Mais il n'est pas le seul à faire frémir les dames patronnesses. Tout étranger est jaugé et aussitôt jugé coupable...de pervertir la jeunesse, de se faire remarquer, d'être mal habillé, d'avoir l'air d'un voyou,etc. Ici, le pasteur règne en maître et les règles sont rigides. On a vite fait de "se faire une réputation" si on dévie de la route tracée par lui. Quoi qu'il arrive, il a toujours raison; tout comme le maître d'école dont la parole est respectée même quand ses méthodes d'éducation sont discutables. Etroitesse d'esprit, racisme, bigoterie et hypocrisie d'une société où Simon grandit en s'interrogeant sur certaines injustices, certaines lois qu'il juge parfois iniques.
Description tantôt tendre, tantôt cruelle d'une société sud-africaine qui s'est construite sur une multitude de clivages, Jours d'enfance est un roman initiatique qui mérite d'être lu ne serait-ce que pour se rendre compte de tout le chemin parcouru depuis 1968.

Une lecture que je dois à Dialogues croisés que je remercie vivement.

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22 octobre 2012

Teru sait désormais que Daisy et Kurosaki sont une seule et même personne. Pourtant, elle choisit de se taire afin de respecter le choix du jeune homme. D'ailleurs elle a d'autres soucis. On cherche à la déstabiliser en la compromettant dans une affaire de piratage informatique. La jeune fille a des ennemis mais aucune idée de qui ils peuvent être.

Même si on y retrouve toujours beaucoup d'humour, ce tome est un peu mou. On n'y apprend rien ni sur les ennemis de Teru, ni sur le passé de son frère, ni sur les secrets de Kurosaki. Quant à l'histoire d'amour, elle n'évolue pas non plus.
Divertissant mais aussi terriblement frustrant pour qui attend des réponses.

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22 octobre 2012

Anne-dauphine est heureuse. Elle exerce un métier qui lui plaît, son mari l'aime, elle a deux magnifiques enfants et en attend un troisième. Mais le bonheur est fragile et Anne-Dauphine est loin d'imaginer que le petit pied de sa cadette, Thaïs, va être la cause d'un immense bouleversement dans sa famille. Thaïs est une enfant comme les autres, elle grandit bien, prononce ses premiers mots, mais quand elle marche un de ses pieds se tourne vers l'extérieur. Quelques consultations et examens plus tard, le diagnostic tombe. Le jour où sa fille fête ses deux ans, Anne-Dauphine apprend qu'elle est atteinte d'une maladie orpheline: la leucodystrophie métachromique. Thaïs est condamnée mais ses parents décident de se battre. Pas contre la maladie bien sûr car la fin est irrémédiable. Non, de se battre au quotidien pour faire de la courte vie de leur fille des instants de bonheur et d'amour.

Un témoignage! Voilà typiquement le genre de livre que j'évite d'habitude. D'abord parce qu'il y a une dimension voyeuriste dont l'intérêt m'échappe totalement et ensuite, dans ce cas en particulier, parce qu'il s'agit de la maladie d'un enfant. Je me connais suffisamment pour savoir que je vais lire avec la larme à l'oeil et, n'étant pas spécialement masochiste, je préfère m'épargner les chagrins inutiles.
Mais on me l'a prêté et je n'ai pas su refuser...Et bien sûr, j'ai pleuré. Forcément, c'est un livre qui touche, qui remue mais pas tant à cause de la maladie et de la mort annoncée d'un petit bout de chou mais à cause des valeurs qu'il véhicule : le courage, la solidarité, l'optimisme, l'amour. Sans se plaindre, sans pathos inutile, Anne-Dauphine JULLIAND se raconte, raconte son couple et sa famille, le combat quotidien de chacun pour préserver un semblant d'équilibre. Elle parle de son anéantissement, de son désespoir, de sa colère à l'annonce de la maladie mais aussi de la solidarité de la famille et des amis, du travail formidable des personnels soignants, du courage de son petit garçon face à cette soeur qui demande des soins constants. Mais surtout elle raconte l'amour, celui de son mari qui l'aide à surmonter tous les obstacles et celui de sa petite Thaïs, petit rayon de soleil, "princesse courage" qui supporte tous les traitements, toutes les défaillances de son corps en gardant toujours le sourire et l'innocence de l'enfance.
Au final, je ne regrette pas ma lecture. Le témoignage de cette mère est tout simplement bouleversant mais on en sort grandi et étrangement plein d'optimisme.