Chantepages L.

Helen Ahpornsiri

Circonflexe

Conseillé par (Librairie Chantepages)
18 mai 2019

Conseillé par la Librairie Sorcière Chantepages à Tulle

Un documentaire sur la faune maritime... « Quoi, encore ?! Mais il y en a déjà plein ! », allez-vous nous dire. Oui, on ne peut pas tellement vous donner tort... La particularité de celui-ci, c'est le côté plastique des illustrations. Après Les merveilles de la Nature au fil des saisons, toujours aux éditions Circonflexe, l'artiste plasticienne Helen Ahpornsiri revient pour un deuxième documentaire consacré aux profondeurs marines, cette fois-ci accompagnée de Lily Murray pour le texte. On en ressort toujours aussi stupéfaits de cette lecture. Le documentaire est découpé en quatre chapitres qui s'opposent (Pleine mer/ Côtes et Tropiques/Pôles), mettant en pleine lumière ces vies qui se cachent sous la surface de l'eau. Les illustrations, réalisées à partir de feuilles et de pétales séchés et d'origine marine, sont d'une beauté époustouflante. Nous avons là, sans conteste, un beau-livre qui illuminera n'importe quelle bibliothèque...

Conseillé par la Librairie Sorcière Chantepages à Tulle

Conseillé par (Librairie Chantepages)
10 avril 2019

Conseillé par la Librairie Sorcière Chantepages à Tulle

Lucile a envie de construire sa cabane idéale, personnalisée. Histoire d'avoir quelques idées, elle décide de faire un tour du monde des cabanes.
Qui n'a jamais rêvé d'avoir son petit coin à soi, perché dans les arbres, perdu dans les broussailles, sur les rives d'un cours d'eau ou que sais-je encore ? Vaisseau pirate, forteresse imprenable ou simplement coin lecture ou coin sieste – parfois réquisitionné par les parents, comment osent-ils ? -, notre imagination débordante et notre soif d'aventure a donné forme à quelques planches mises ensembles.
Emmanuelle Mardesson et Sarah Loulendo donnent plutôt à voir les cabanes comme lieux de vie à travers le monde, de celles construites à flanc de colline (oui, un peu comme les maisons de Hobbit dans Le Seigneur des Anneaux) aux trabuccos, les maisons sur pilotis, en passant par les igloos et les yourtes. A travers ces différentes architectures, c'est la diversité humaine et culturelle qui apparaît : la cabane de Lucile est un mélange de ce qu'elle a pu voir et, qui plus est, un mélange harmonieux, qui donne envie d'y vivre. - Conseillé par la Librairie Sorcière Chantepages à Tulle

Le Rouergue

14,80
Conseillé par (Librairie Chantepages)
20 mars 2019

L'horreur a un nouveau nom : celui de Marine Carteron

Sous couvert d'une émission de télé-réalité littéraire, sept ados et trois adultes se retrouvent dans un manoir, sur une île. Aucun n'en réchappera, tous mourant dans des situations toutes plus effroyables les unes que les autres. Pourquoi ? Pour une sombre affaire de vengeance. Perpétrée par qui ? Tel est le mystère... Tiens donc, ne dirait-on pas le scénario des Dix petits nègres, d'Agatha Christie ? Ce roman, qui commence comme un polar pour finir – quasiment – comme un roman fantastique (on ne sait pas, qui en fin de compte, est le meurtrier ou la criminelle), est un monument de la littérature.
Ainsi Marine Carteron nous offre un massacre jouissif d'adolescents et d'adultes, le tout avec une dizaine de références aux contes de Perrault, d'Andersen, des frères Grimm, etc. Qui mieux que cette autrice sait nous faire sentir l'odeur rouillée du sang qui gicle après une fatale morsure, ou nous faire entendre les craquements des os broyés par un infernal poids, rien que par la force de son écriture ? Par un sadisme qui ferait verdir de jalousie le Divin Marquis, Marine Carteron s'amuse en plus à nous conforter dans notre position de voyeur, comme dans toute bonne télé-réalité qui se respecte (oui je sais, personne ne dit ça, on a qu'à dire que je suis un utopiste), et à nous faire apprécier notre sens de la justice car, évidemment, les morts ne sont pas veines (c'est un jeu de mots avec « vaines », par rapport au côté sanglant, tout ça... Tu l'as ?Mwahahahaha ! Hm. Brrrrrrreeeeef. Oui, le libraire est fatigué).
Ca vous choque ? Tant mieux, c'est le but. Mais que l'on se rassure : ce n'est pas si violent que ça, comparé à un banal journal télévisé (euh.. bah si, quand même, un peu !). Et c'est servi par une plume magnifique, très visuelle. La scène d'introduction, pour ne citer qu'elle, et qui décrit la majeure partie des personnages, est tellement fluide dans sa construction (on passe des uns aux autres en suivant leurs déplacements ou leurs regards) qu'on aurait parlé d'un long-plan séquence si on était au cinéma, avec une caméra aux souples déplacements. Les révélations, passées au compte-goutte, sont autant de coups de cutter dans la chair tendre de nos pauvres âmes littéraires.
Bref, oubliez l'Île de la Tentation, préférez-lui cet Escape Game littéraire. Ah oui parce que tiens : l'idée de l'escape game, c'est quand même de réussir à s'enfuir d'un endroit clos grâce à des résolutions d'énigmes ! Notez que dans le cas présent c'est râpé... sauf si on considère la mort comme une échappatoire.
Ainsi l'horreur a un nouveau nom, celui de Marine Carteron.

Conseillé par la Librairie Sorcière Chantepages à Tulle

Chelsea Mortenson et Jen Rice

La ville brûle

16,00
Conseillé par (Librairie Chantepages)
13 mars 2019

Conseillé par la Librairie Sorcière Chantepages à Tulle

Un petit arbre, Sosna, rencontre l'ours Nesty. Les deux ne dorment pas, dans cette forêt tombée dans les bras de Morphée. L'ours connaît l'arbre, il connaît même les anciens arbres qui peuplaient cette forêt, ces arbres qui désormais sont sous terre, oubliés. La forêt est sans mémoire, son passé quasiment effacé. L'ours Nesty raconte à l'arbre Sosna comment cela est possible... Un jour, à une époque où l'humanité et la Nature vivaient en harmonie, un feu terrible s'est déclenché, un souffle blanc a suivi, et la mort et la désolation ont conclu ce funeste épisode : le réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl a explosé... Et la forêt de Pripiat, soumise à une violente radiation aujourd'hui encore très élevée, est rouge : les arbres qui ont été plantés ont enfoncé leurs racines dans un sol hautement toxique. Rouge sang...

Sur un texte de Jen Rice et elle-même, un texte très poétique, qui a quasiment des allures de conte ou de fable, Chelsea Mortenson offre à voir des illustrations singulières, des xylogravures aux couleurs douces, donnant l'impression que c'est le bois lui-même qui raconte ce qui s'est passé ; l'album accessible dès 5-6 ans délivre, de par sa construction, un puissant message, un appel à la mémoire. — Conseillé par la Librairie Sorcière Chantepages à Tulle

Blackcrane - Jiu'er

Rue du Monde

19,50
Conseillé par (Librairie Chantepages)
27 février 2019

En communion avec la nature

Guéli Shenké, chasseur ewenki, tue un jour un élan femelle. Ce qu'il ne sait pas, c'est qu'un jeune élan assiste à la scène. Le chasseur, honteux, décide de le prendre sous son aile. Le jeune élan s'habitue très vite aux mœurs des humains et s'intègre facilement aux Ewenkis, vivant en communion avec la Nature. Mais un jour, Guéli Shenké, vieillissant, doit rejoindre le village voisin. L'élan ne peut l'accompagner, du fait de son incapacité à s'adapter à une vie urbaine, et est chassé par son ami, qui a du mal à se faire à l'idée de cette séparation. L'animal coulera des jours paisibles dans la forêt et se souviendra toujours de la bonté de son protecteur tandis que l'ewenki mourra de vieillesse et d'épuisement dans un quotidien qui n'est plus tellement le sien, gardant en souvenir l'élan, devenu son ami le plus intime.
L'album multiplie les niveaux de lecture et les thématiques ; mais le message le plus en avant est celui de la communion entre l'espèce humaine et la Nature, un respect mutuel. L'élan, quoique apprivoisé, ne perd en rien son statut d'animal sauvage, et l'homme, chasseur, meurtrier qui a choisi la voie de la rédemption, montre sa nature première. Avis aux mauvaises langues qui s'imagine que l'humanité est foncièrement mauvaise : cet album vous donne tort, et tant mieux.
Les illustrations de Jiu Er, aux brunes couleurs prédominantes, ne sont pas sans rappeler celles des daguerréotypes que le vert de la Nature aurait colorés, confère à la légende mongole un statut de récit, de réalité.
L'album, assez long, peut être lu à partir de 8 ans.