Librairies Sorcières

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Conseillé par (Association des Librairies Spécialisées Jeunesse)
9 septembre 2016

Conseillé par la Librairie Sorcière La Soupe de l'Espace à Hyères

Depuis tout gamin (et la rencontre avec un certain Niourk de Stephen Wul) j’ai toujours eu un faible pour les récits post-apocalyptiques, les romans et les films d’anticipation. Mais pour être totalement honnête, j’espérais secrètement un jour tomber sur celui qui fera chavirer mon cœur, celui qui offrira à quiconque le lira toute la bienveillance et l’espoir dont nous avons besoin. J’ai lu "Macha ou l’évasion" avec ce sentiment-là. J’ai bien compris la démarche de son auteur, sa volonté de nous offrir un texte lumineux, positif, utopiste (dans ce que l’utopie a de plus beau !).

Pour la petite histoire, j’ai terminé la lecture de Macha lors du festival international de journalisme vivant de Couthures-sur-Garonne. 2 jours de conférences brillantes, peuplés de gens intelligents qui ont envie de faire, et qui font. Des dizaines de journalistes venus du monde entier, la crème des rédactions indépendantes, réunis dans un petit village lové au creux de la Garonne. Autant vous dire que ce livre ne pouvait pas mieux tomber en de telles circonstances.

Macha, c’est une femme de 107 ans. Vous préciser son âge a son importance, car l’histoire se déroule en 2100, dans le monde de la Douceur. Le monde de la Fin (celui que nous vivons actuellement) a poussé l’humanité dans ses derniers retranchements, mais en a fait resurgir le meilleur. C’est bien là une des forces du roman. Parce que malgré ce que l’on peut croire ou imaginer, tout n’est pas forcément voué à flirter avec les ténèbres. Nous vivons certes une époque résolument terrible, qui fait plus souvent cohabiter le doute et la haine que l’ouverture aux autres et l’espoir. Mais rien ne nous empêche de poser les bases d’un monde d’amour, d’un monde de tolérance et de partage, sans forcément passer pour des illuminés ou des inconscients (bien au contraire). Dans ce monde de la Douceur, des cueilleurs d’histoires sont chargés de recueillir le témoignage de Macha et de le transmettre, pour se rappeler de ce qu’il s’est passé et ne pas oublier, pour œuvrer à maintenir un monde où le vivre ensemble et l’harmonie sont devenus des valeurs communes. C’est cette histoire que nous raconte Macha. Et elle est sacrément belle.

J’ai envie de vous dire qu’il faut lire ce livre, s’en imprégner, s’en délecter et s’en réjouir. Le mettre dans les mains de tous nos ados. Pour qu’ils voient que tout n’est pas noir, que tout ne doit pas nécessairement mourir pour revivre d’une autre manière. Que nous ne sommes pas obligés de nous déchirer, de nous entretuer pour quelques magnats de l’économie ou pour une quelconque question religieuse afin de renaitre dans un «monde nouveau». Nous pouvons dès à présent poser les bases d’un monde meilleur, et ce livre est très exactement là pour nous y aider.

Un grand merci pour tout ça Jérôme Leroy.

Conseillé par (Association des Librairies Spécialisées Jeunesse)
9 septembre 2016

Conseillé par la Librairie Sorcière La Vagabonde & sa Fabrique à Versailles

Même s’il avait été raté, j’aurais eu envie de chroniquer de cet album… Parce qu’il parle de Sebastiao Salgado, homme et artiste formidable qui non content d’être un des plus grands photographes de son temps (qui est aussi le nôtre) a aussi accompli l’incroyable: refaire pousser une forêt. Ce livre raconte son histoire, sous forme de conte.

Un jour Sebastiao a envie de retourner dans la forêt de son enfance, après avoir sillonné le monde. Hélas, il ne trouve plus de forêt mais la terre à nu et son père mourant. Il décide alors de replanter la forêt, malgré l’incompréhension et les moqueries des villageois et malgré son ignorance de la botanique. Ce livre - pas raté du tout! - raconte les doutes, les erreurs, les gaffes et les résistances rencontrées par notre héros. Il le montre opiniâtre, maladroit, humble, orgueilleux, abattu et joyeux…

Les illustrations sont sublimes - sacré gageure d’écrire une histoire de photographe sans photo - à la fois végétales, organiques, figuratives et abstraites.

Ce livre, vraiment réussi, est un bijou, à offrir aux enfants et aux adultes, aux urbains et aux ruraux, aux écolos enthousiastes et aux réfractaires… qui ne le resteront pas longtemps!

Cambourakis

25,00
Conseillé par (Association des Librairies Spécialisées Jeunesse)
9 septembre 2016

Conseillé par la Librairie Sorcière La Courte Échelle à Rennes

Jardinier des herbes folles, des graines qui volent et se resèment, du mouvement, de la liberté, Gilles Clément est un jardinier-paysagiste humaniste. Ses aventures de jardin sont multiples, intimes et publiques, créatives et poétiques. Entre lui et la nature, il existe une vraie délicatesse, un respect inouï et un grand entendement. Il fait partie de ces grands paysagistes qui ont contribué à la modification de notre regard sur le jardin, et bien au-delà, sur la planète. C'est à lui que l'on doit la judicieuse expression «jardin planétaire».

Depuis plus de 20 ans, Gilles Clément partage ses expériences et ses observations - notamment celles au sein de la Vallée, son jardin privé niché dans la Creuse -, il va à la rencontre du public, des écoliers, des lycéens, des professionnels. Ses nombreux ouvrages font référence, mais c'est la première fois qu'il publie pour les enfants.

"Un grand jardin" est comme un cadeau pour les générations futures. Mois après mois, Gilles Clément raconte la vie du jardinier. Il s'aventure, sort du potager et du verger, s'en va voir ailleurs ou sous terre, sillonne la planète. Il montre combien l'équilibre est à la fois vulnérable et puissant, il montre combien le rôle du jardinier peut être déterminant. Ce dont s'empare le dessinateur Vincent Gravé, aux planches fourmillant de détails, de scènettes à explorer, à scruter, à commenter.

Vincent Gravé renoue avec le personnage de jardinier à tête d'oeuf inventé pour son blog Le jardinier, en 2012. Les deux hommes ont noué des liens en 2014 à l'occasion de la publication de "Jardins des Vagabondes" (également chez Cambourakis). Vincent Gravé avait alors illustré l'univers de Gilles Clément, se plaçant dans le rôle de l'enquêteur incarné par un chat noir dessinateur. Le duo poursuit donc sa route et sème des graines. Avec "Un grand jardin", il fait une remarquable étape dans le monde du livre pour enfants. Pour transmettre, toujours transmettre.

Sarbacane

14,90
Conseillé par (Association des Librairies Spécialisées Jeunesse)
9 septembre 2016

Conseillé par la Librairie Sorcière Comptines à Bordeaux

«Je suis moi. Tu es toi… Si on était pareils, on ne serait pas vraiment deux» et ce serait bien moins amusant ! Voilà, en quelques mots, résumé le propos de Thierry Lenain et Betty Bone dans ce bel album, véritable ode à la diversité. Dans ce dialogue enlevé entre deux personnages (un frère et sa sœur nous dit la 4e de couverture mais ce pourrait être une mère et son fils…) il est question de ce qui fonde la pluralité humaine : la différence. Bien sûr, c’est tentant de se voir identiques, tellement proches qu’on se comprend sans avoir besoin de se parler, qu’on aime et déteste les mêmes choses, et ainsi de ne jamais avoir peur l’un de l’autre. Mais à être pareils on deviendrait interchangeables et «quand on mourrait, personne ne s’en apercevrait vraiment. Si on était pareils, on serait personne.» CQFD !

Avec cet album, Thierry Lenain et Betty Bone prennent part aux débats qui nous agitent depuis des mois et répondent à leur manière, légère mais profonde, aux extrémistes de tous poils qui voudraient nous faire tous entrer dans un moule identique (comme par exemple celui ce qui impose aux femmes de recouvrir leur corps ou celui qui leur enjoint de le découvrir).

Le texte est - comme toujours sous la plume de Thierry Lenain - intelligent et engagé mais aussi enlevé et amusant. Les images de Betty Bone sont un peu déroutantes avec ces personnages au long cou mais à y regarder de plus près, elles sont - par leur gamme de couleurs acidulées, leur mouvement et leur fraicheur - incroyablement adaptées à la vivacité du texte. Et le travail graphique autour du texte - typographie cursive et mots ou expressions soulignés, surlignés, entourés… à la manière d’une leçon de grammaire - est tout à fait remarquable.

Thierry Lenain accueille les lecteurs avec ces mots: «Pour les enfants. Je vous dis là ce que la vie m’a appris, et ce que je suis en mesure de vous dire à l’âge qui est le mien.» Une dédicace qui est un peu comme ce que la littérature jeunesse, écrite par des adultes pour des enfants, se doit d’être…

Conseillé par (Association des Librairies Spécialisées Jeunesse)
9 septembre 2016

Conseillé par la Librairie Sorcière La Luciole à Angers

J'ai fait connaissance avec les éditions La Poule qui Pond lors de la venue d'Agnès de Lestrade à la librairie en 2014. Elle avait insisté sur un des livres qu’elle venait d’y publier. Il s'agissait de "Petit ogre veut un chien". Ce petit ogre qui n'a pas les mêmes goûts que son père l'apprend à ses dépens, mais il en tire bien vite des leçons et la vie continue: ton décalé, illustration en noir et rouge semée d'épines plantées en plein cœur…

Une petite dizaine de livres suivront chez cet éditeur, et j'ai toujours eu plaisir à les découvrir.

Un des derniers, "Expressions animales", met en scène quatorze animaux dans la langue française: qu'il s'agisse de chanter comme un rossignol ou de pleurer des larmes de crocodile, Fanny Fage excelle à représenter ces animaux pris sur le vif, dans leur environnement ou bien en rêve.... Ils sont peints à l'aquarelle et il en émane beaucoup de douceur, d'harmonie.

Chaque double page se consacre à un animal et une expression d'abord définie par un synonyme, puis par son origine et le contexte dans lequel on l'emploie habituellement.

C'est aéré, précis et l’ensemble invite à prolonger la recherche sous forme de devinettes en images et en mots.