Le Petit Pan de mur jaune. Sur Proust, sur Proust
EAN13
9782020094375
ISBN
978-2-02-009437-5
Éditeur
Seuil
Date de publication
Collection
FICTION ET CIE (87)
Nombre de pages
256
Dimensions
0,1 x 0,1 x 0,1 cm
Poids
401 g
Langue
français
Code dewey
844.914

Le Petit Pan de mur jaune. Sur Proust

sur Proust

De

Seuil

Fiction Et Cie

Indisponible
Un tableau est à l’origine et au centre de ce livre : la Vue de Delft, de Vermeer. Proust, qui le découvre en 1902, en restera ébloui. Un an avant sa mort, le tableau étant exposé à Paris, il affirmera avoir vu « le plus beau tableau du monde ». Deux pages seulement lui sont explicitement consacrées dans La Recherche, mais dans une circonstance essentielle : la mort de Bergotte, l’écrivain, figure accomplie de ce que Marcel rêve de devenir. Pourtant, devant le tableau, et alors qu’il n’écrit plus depuis vingt ans, devant l’intensité particulière d’un certain « petit pan de mur jaune », Bergotte a la soudaine révélation de son propre échec. « C’est ainsi que j’aurais dû écrire, disait-il, (...) comme ce petit pan de mur jaune. » Ce que Bergotte n’a pas su faire, Marcel, le narrateur de La Recherche, va s’y employer tout au long du roman.
De la leçon du tableau, Marcel tire son projet : transformer l’impossible amour pour sa mère en un possible désir d’écrire. Ce qu’il apprendra du « petit pan de mur », c’est que la réussite d’une œuvre est à la mesure du désir qui la porte, au point que La Recherche va se déployer comme une véritable Composition en bleu et jaune, deux couleurs qui éclairent les deux « côtés » de l’œuvre : celui de Swann et celui de Guermantes. Composition rehaussée d’un rose que Proust a voulu voir dans le tableau et qui symbolise tout au long de l’œuvre, par touches discrètes, la rose carnation du désir de Marcel. Comment ne pas buter alors sur la question du mystère du nom, ce « je », ce « Marcel » qui concourent si timidement à la signature finale du monument littéraire par une succession de passages troubles évoquant aussi bien les trois « Mères » (la mère, la grand-mère et la tante Léonie) que les trois « Madeleine » des lectures de Marcel (dans François le Champi, La Fille aux yeux d’or et Dominique). Étonnant parcours du désir mis en couleurs, dont Philippe Boyer retrace l’itinéraire, depuis l’intenable scène œdipienne jusqu’à la mortelle scène de l’écriture.
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