Souvenirs de Wuhan

Après un mois passé à Pékin, je suis resté plus de trois ans à Wuhan. Ce fut une période durant laquelle ma vie changea encore plus rapidement, encore plus profondément qu’au cours de toutes les années de mon existence passée en France. Et cette vie à mille battements minute commença dès mon départ pour Wuhan. La première partie de ma vie à Wuhan, mégalopole centrale de la Chine située à quasi-équidistance de Beijing (Pékin) et Guangzhou (Canton), fut l’une des plus dures, mais aussi l’une des plus pures.

Tout commença par un distributeur à billet dans le centre de Pékin. Je voulus tirer de l’argent liquide pour m’acheter mon billet de train pour Wuhan et, du fait de l’habitude française avec laquelle l’on retire d’abord la carte bancaire avant de récupérer l’argent, je repartis avec l’argent, oubliant ma carte. Je n’avais alors qu’un peu d’argent pour mon billet de train et pour manger pour quelques jours.
« Qu’allait donc faire Jean-François en Chine ? Le lire vous l’apprendra et fera que vous vous posiez cette question fondamentale : « où ai-je mis mon chausse-pied ? » En réalité, « Souvenirs de Wuhan » est un magistral traité d’humilité, d’apprentissage de la liberté individuelle. À ce titre, il doit figurer au côté des livres sur l’empire du Milieu dont on ne peut pas se passer. Il suffisait de sortir un peu du rang pour l’apercevoir. On peut mettre une vie à réussir cela. »