25 métamorphoses d'Ovide
EAN13
9782013229036
ISBN
978-2-01-322903-6
Éditeur
Le Livre de poche jeunesse
Date de publication
Collection
LIVRE DE POCHE (1270)
Nombre de pages
187
Dimensions
18 x 13 cm
Poids
130 g
Langue
français
Code dewey
804

25 métamorphoses d'Ovide

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Illustration de couverture : Marc Daniau

© Librairie Générale Française, 2007.

ISBN : 978-2-01-323496-2

Loi nº 49-956 du 16 juillet 1949
sur les publications destinées à la jeunesse

Préface

Le monde des Métamorphoses

L'ouvrage d'Ovide est à lui seul un passionnant guide de mythologie : une sorte de gigantesque roman d'aventures mêlant dieux, héros et monstres, qui rassemble, résume, explique les principales légendes de l'Antiquité gréco-romaine.

Dès sa parution, aux environs de l'an 8 après J.-C., il obtient un tel succès que, par la suite, il est sans cesse copié, recopié, étudié, traduit, commenté et imité. Les auteurs, mais aussi les artistes, peintres, sculpteurs, musiciens, y puisent d'innombrables sujets de récits, de scènes, de tableaux.

Le monde des Métamorphoses ressemble à celui des contes de fées : on y traverse le ciel avec des ailes aux pieds, on y croise des géants et des dragons, des jeunes gens courageux se battent pour délivrer des princesses, les fleuves ont des enfants, des hommes sont transformés en grenouilles, le soleil conduit un char de feu et le sommeil dort dans un palais caché dans les nuages, sur les tables des plats se changent en or, des cruches de vin se remplissent toutes seules. Bref, un monde merveilleux, magique et fantastique, où tout est possible : on admire le pouvoir de Jupiter qui lance des éclairs, on a peur avec Actéon qui est attaqué par ses propres chiens, on pleure avec Niobé qui voit ses quatorze enfants massacrés un par un, mais on rit aussi avec Midas et son bonnet d'âne...

Cette édition de vingt-cinq « métamorphoses », choisies parmi les histoires les plus représentatives de l'ouvrage d'Ovide, a pris le pari de la fidélité au texte original sans pour autant négliger le souci d'une lisibilité indispensable pour de jeunes (et moins jeunes) lecteurs d'aujourd'hui.

Elle espère ainsi restituer un peu de la magie de cet immense carmen perpetuum qui continue à enchanter le lecteur1, au sens même du mot, puisque le carmen c'est à la fois le « chant » et le « charme » du poète qui, tel Orphée, attire jusqu'à lui tous les hommes, mais aussi les animaux, les plantes et les rochers par la seule force de sa voix2.

Vingt-cinq histoires, annoncées par un « écran » original en V.O. (quelques vers latins emblématiques), à savourer comme un grand film fantastique, épique, poétique où le réalisateur est un virtuose des effets spéciaux les plus surprenants.
1. Voir « Pour découvrir Ovide et les Métamorphoses », pp. 181-187.2. Voir p. 152.

La création du monde
et la naissance de l'homme

« Pronaque cum spectent animalia cetera terram, os homini sublime dedit caelumque videre iussit et erectos ad sidera tollere vultus : sic, modo quae fuerat rudis et sine imagine, tellus induit ignotas hominum conversa figuras. »

Livre I, vers 84 - 88

« Tandis que tous les autres animaux courbent la tête et regardent vers la terre, le créateur a donné à l'homme un visage qui se tient vers le haut : il a voulu qu'il puisse contempler le ciel et lever les yeux vers les astres. Ainsi la terre, qui n'était auparavant qu'une masse informe et grossière, s'est couverte par cette métamorphose de figures d'hommes jusqu'alors inconnues. »

Avant la création de la mer, de la terre et du ciel, qui est la voûte de l'univers, la nature entière ne présentait qu'un aspect uniforme : on a donné le nom de chaos à cette masse grossière, qui n'était qu'un bloc inerte, sans forme et sans vie, un entassement confus d'éléments discordants et mal unis entre eux. Le soleil ne donnait pas encore sa lumière au monde ; la lune ne faisait pas briller les cornes de son croissant ; la terre n'était pas suspendue dans l'air et elle n'avait pas trouvé l'équilibre de son propre poids ; la mer n'avait pas encore étendu autour de la terre ses bras immenses. Partout l'air, la mer et la terre étaient confondus : la terre n'avait pas de stabilité, l'eau n'était pas navigable, l'air manquait de lumière. Aucune substance n'avait encore reçu de forme distincte : ennemis les uns des autres, tous ces éléments rassemblés en désordre, le froid et le chaud, le sec et l'humide, les corps mous et les corps durs, les corps pesants et les corps légers, se livraient une éternelle guerre.

Si ce n'est pas la bienfaisante Nature elle-même, c'est un dieu qui mit fin à cette lutte en séparant la terre du ciel, l'eau de la terre, et l'air le plus limpide de l'air le plus épais. Quand il eut débrouillé ce chaos et séparé les éléments en marquant à chacun la place qu'il devait occuper, il établit entre eux les lois d'une immuable harmonie. Le feu brille et, comme il est entraîné par sa légèreté vers la voûte des cieux, il occupe la plus haute région de l'univers ; l'air, le plus léger après le feu, se place auprès de lui ; au-dessous, poussée par sa propre masse, la terre attire avec elle les plus lourds éléments et se tasse sous l'effet de son poids ; l'eau, enfin, se répand autour d'elle, se réfugie au fond de ses entrailles et entoure sa solide surface.

Après que ce dieu, quel qu'il fût, eut ainsi opéré le partage et la disposition de cet amas de matière, il façonna d'abord la terre, encore irrégulière par certains côtés, et il l'arrondit en un globe immense. Il ordonne aux mers de se répandre, de se soulever au souffle furieux des vents et d'encercler la terre de rivages. Il creuse les fontaines, les lacs, et les vastes marais ; il trace le cours des fleuves et fixe leurs rives sinueuses : selon les contrées, certains se perdent dans le sol, d'autres parviennent jusqu'à la mer, là où leurs eaux, laissées en liberté, ne vont plus battre des rives, mais des rivages. Enfin il aplanit les campagnes, abaisse les vallées, couvre les forêts de feuillage, élève les montagnes et les couronne de rochers.

Dès que le créateur eut fixé les limites qui devaient servir de barrière aux différents corps, les astres, auparavant ensevelis dans la nuit du chaos, commencèrent à briller dans toute l'étendue des cieux ; et afin que chaque région eût ses habitants, la voûte céleste devint la demeure des astres et des dieux, les eaux se peuplèrent de poissons, la terre de bêtes fauves, et l'air d'oiseaux qui agitent leurs ailes.

Mais il manquait encore un animal plus noble, doué d'une raison plus élevée, et fait pour commander aux autres. Alors l'homme naquit : soit le créateur de toutes choses, qui a tiré l'univers du chaos, le forma d'une semence divine ; soit la terre, qui venait à peine d'être séparée des purs rayons de l'éther, avait conservé en son sein des germes du ciel, vestiges de son ancienne alliance, et c'est cette terre fertile que le fils du Titan Japet, Prométhée, détrempa avec de l'eau pour la façonner à l'image des dieux, les maîtres de l'univers. Tandis que tous les autres animaux courbent la tête et regardent vers la terre, le créateur a donné à l'homme un visage qui se tient vers le haut : il a voulu qu'il puisse contempler le ciel et lever les yeux vers les astres. Ainsi la terre, qui n'était auparavant qu'une masse informe et grossière, s'est couverte par cette métamorphose de figures d'hommes jusqu'alors inconnues.
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