Retour du Tchad, Carnet d'une correspondante
EAN13
9782742787821
ISBN
978-2-7427-8782-1
Éditeur
Actes Sud
Date de publication
Collection
ARCHIVES DU COL
Nombre de pages
176
Dimensions
24 x 14,5 x 1,3 cm
Poids
230 g
Langue
français
Code dewey
320.967

Retour du Tchad

Carnet d'une correspondante

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Actes Sud

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François-Xavier Verschave, un spécialiste, définissait ainsi la Françafrique : "une nébuleuse d'acteurs économiques, politiques et miliatires, ne France et en Afrique, organisée en réseaux et lobbies, et polarisée sur l'accaparement de deux rentes: les matières premières et l'Aide publique au développement. La logique de cette ponction est d'interdire l'initiative hors du cercle des initiés. Le système autodégradant se recycle dans la criminalisation. Il est naturellement hostile à la démocratie."
Ce dispositif, régulièrement reconduit, regroupe la majorité des dirigeants africains mis en place, soutenus et protégés par la France : Omar Bongo et fils (Gabon), Gnassingbé Eyadéma (Togo), Paul Biya (Cameroun), Denis Sassou Nguesso (Congo), Blaise Compaoré (Burkina Faso), et bien sûr Idriss Déby au Tchad.
C'est dans ce dernier pays que Sonia Rolley a travaillé comme correspondante de RFI et de l'AFP. Pas facile d'être entre le marteau et l'enclume, entre le régime tchadien dirigé d'une main de fer depuis dix-huit ans par le président Déby, et entre les autorités françaises qui ont du mal à couper le cordon ombilical avec leur ancienne colonie.
Sonia Rolley qui faisait son métier de journaliste sans complaisance (au passage elle fustige l'équipée de l'Arche de Zoé et son tratement par la France au plus haut niveau), a été expulsée, en mars 2008, pour ne pas avoir su se taire. Pire, correspondante de RFI, seule radio crédible au Tchad (et en Afrique), constamment sur le terrain, bénéficiant d'un accès personnel et privilégié tant auprès des autorités que des rebelles et des opposants, elle s'efforçait de dire la vérité. Pas celle de l'ambassade de France...
Au bout du compte son constat est amer : "Finalement, la Françafrique est plus qu'un simple néocolonialisme. Au mieux, après observation des relations entre responsables des deux pays, j'y perçois une forme de "syndrome de Stockholm", la propension d'otages, les diplomates français, partageant longtemps la vie de leurs geôliers, les régimes dictatoriaux tchadiens, à développer une empathie ou une contagion émotionnelle avec ces derniers. La version moins romantique de cette idée est la froide collaboration avec ces régimes. Je me souviens d'avoir lu dans un livre d'histoire que l'esprit de Vichy était fait pour s'adapter aux colonies dcompte tenu de l'autoritarisme et du racisme des régimes coloniaux."
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