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« Je ne me suis pas toujours appelé du nom que je porte, et c'est comme si j'avais vécu une autre fois. C'est comme si j'avais été un autre. Mais de cet autre, je n'ai aucun souvenir. Rien qui puisse se dire tel, plutôt les ombres floues des réminiscences où s'évanouissent, aux limites de la mémoire, les ultimes rayons d'un monde éteint. J'étais trop jeune pour les souvenirs, quand j'ai cessé d'être lui. Et cependant il a toujours occupé ma pensée, toute ma pensée. Il ne m'arrive rien d'important, ou de misérable, ou de triste ou d'heureux que je n'aie le sentiment étrange de recevoir par délégation. Nous sommes pourtant très différents, lui et moi. Pour commencer, lui avait un père, tandis que moi, je n'ai eu que le manque. Tout, depuis toujours, a gravité autour de ce trou noir.
Je me heurte tous les jours au fantôme de celui que je fus quand je portais un autre nom. »
Les taiseux raconte, en trois temps, ou plutôt en trois silences, une vie passée à chercher un père qui se dérobera à toute tentative de le saisir. Nourri par un style très sûr et une réflexion profonde et poignante sur le secret et les origines, Les taiseux est sûrement le texte le plus personnel jamais écrit par Jean-Louis Ezine.
Je me heurte tous les jours au fantôme de celui que je fus quand je portais un autre nom. »
Les taiseux raconte, en trois temps, ou plutôt en trois silences, une vie passée à chercher un père qui se dérobera à toute tentative de le saisir. Nourri par un style très sûr et une réflexion profonde et poignante sur le secret et les origines, Les taiseux est sûrement le texte le plus personnel jamais écrit par Jean-Louis Ezine.
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