On est les champions
EAN13
9782809800579
ISBN
978-2-8098-0057-9
Éditeur
Archipel
Date de publication
Collection
Roman français
Nombre de pages
253
Dimensions
22,5 x 14 cm
Poids
344 g
Langue
français
Code dewey
843

On est les champions

De

Archipel

Roman français

Indisponible
DU MÊME AUTEUR

Virage serré, Archipoche, 2008.

Comme si rien, Le Chemin de fer, 2007.

Le Jardin à moustaches, Le Castor Astral, 2007.

La Petite Piscine au fond de l'aquarium, Joëlle Losfeld, 2007.

Couper court, Thierry Magnier, 2007.

363 000 signes – la chaîne graphique, Cahiers Intempestifs, 2006, Trophée Intergraphic, Prix de la Nuit du livre.

Esperluette et compagnie, Seghers, 1991, Joëlle Losfeld, 2004. Prix de la nouvelle du Mans, prix Charles Exbrayat.

La Légende des cycles, Le Castor Astral, 2003.

Le Grand Braquet, L'Archipel, 2003.

Fil de fer, la vie, Page Blanche, 1992, Gallimard « Scripto », 2003. Totem du Salon de Montreuil.

Besoin de ville, Le Seuil, 2003.

Le Rameur de rêves, Le Verger, 1999, Encre bleue, 2003.

Tête de moi, Gallimard « Scripto », 2002. Prix Lire au collège.

Chat perdu, Gallimard « Folio Junior », 2002.

Jeu sans ballon, Le Seuil « Fictions », 1996, Seuil « Points Virgule », 2002.

Terminus pour les pitbulls, Le Seuil « Points », 2001.

Le Tour de France n'aura pas lieu, Le Seuil « Points », 2000.

Tir au but, Le Seuil « Points », 1999.

On en apprend tous les jours, HB / L'Instant Même (Québec), 1999.

Bardane par exemple, Ramsay, 1986, Gallimard « Frontières », 1999.

90 minutes pour gagner, Gallimard « Folio Junior », 1998.

Kakémonos, légers kakémonos, Cahiers Intempestifs, 1997.

Hôtel intérieur nuit, HB, 1995. Prix Renaissance de la nouvelle.

Langue de chat, La Farandole, 1993, Pocket, 1995.

Galipettes arithmétiques choisies, Le Dilettante, 1993.

Polarville, Presses universitaires de Lyon, 1991.

Penalty, Dumerchez, 1990.

Chiens de gouttière, Seghers, 1989.

Alors comme alors, Ramsay, 1985. Prix de la ville de Lyon.

L'Un ou les Ciels peints, Fédérop, 1977.

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eISBN 978-2-8098-1101-8

Copyright © L'Archipel, 2008.

Avertissement

Toute absence de ressemblance avec des situations, des péripéties, des lieux et des personnages ayant réellement existé serait purement fortuite.

J'ai tenté au contraire d'être le plus fidèle possible aux données dont j'ai eu connaissance. Ma responsabilit é n'a pas consisté à inventer des histoires, mais à disposer les faits de telle façon que le lecteur puisse avoir la sensation d'entrer dans l'intimité de cette équipe championne du monde. Si cet effort m'a conduit à imaginer ici ou là quelques détails significatifs, j'espère que ces petites libertés ne dénaturent pas la réalité, et que, au contraire, elles contribuent à rendre plus présente et plus vivante la belle aventure des Bleus.

On trouvera en fin de volume les remerciements logiquement dus aux auteurs des documents qui ont servi de base à mon travail.

Neuf ans après

C'est Thierry qui est arrivé le premier, en fin de matinée. Il portait autour du cou l'accréditation plastifi ée qui l'autorisait à pénétrer dans les entrailles du Palais omnisports de Bercy, et quand il est entré dans la salle de réunion tout le monde a pu voir qu'il boitait bas. Ceux qui sont venus l'accueillir lui ont demandé combien de temps sa blessure allait l'éloigner des terrains. Trois ou quatre mois, a dit Thierry, jusqu'en juin je suis mort.

Alors c'est gentil d'avoir apporté ton cadavre pour venir nous soutenir, a répliqué quelqu'un, et Thierry a dit en riant qu'il était prêt à tout pour les copains, et tiens, à propos, ils ne sont pas encore là ?

Il n'a pas eu longtemps à attendre. Les autres sont arrivés un à un, et chacun, en apercevant Thierry, commen çait par prendre de ses nouvelles. Il répondait en souriant, vous allez voir en automne je péterai le feu.

Il pétera rien du tout, a dit Youri qui venait d'entrer à son tour dans la salle, il se la pète et c'est tout.

Oh le mec, a dit Thierry en se reculant pour mieux détailler le nouvel arrivant, tu tournes dans un film ou quoi?

Il a tendu les deux bras devant lui pour montrer la tenue de Youri, le manteau prune, le béret noir, et il a crié à la cantonade eh les gars venez voir les sapes de l'Américain si c'est pas mortel.

Autour de lui, on a éclaté de rire, et les deux hommes se sont donné l'accolade.

La salle se remplissait peu à peu. Christophe, Laurent, Christian, Pierre, Didier, Bixente, Lionel. Ils se serraient la main. Se tapaient sur l'épaule. S'embrassaient. Plaisantaient. Blaguaient. Se lançaient des vannes. Riaient comme des gamins qui se retrouvent à une rentrée scolaire.

Zinedine s'est pointé le dernier. Il était avec ses deux frères, et quand Laurent les a vus, il a lancé regardez-moi ça ils ont cloné Zizou, maintenant on en a trois pour le prix d'un.

Un serveur en chemise rose et cravate grise a fait son entrée : si vous voulez passer à table, installez-vous.

Dans la salle à manger, ils se sont placés par affinit és. La table des gens sérieux, Aimé, Philippe, Henri et Didier. La table de Zinedine et ses frères, accompagnés de Christophe, Laurent, Youri. La table plus discrète de Christian, Pierre, Bernard. Celle des épouses, celle du service d'ordre.

Gaffe avec le vin, a crié Christophe, le coach va encore coller une amende à celui qui sert un verre à son voisin.

Tu dates, a riposté Aimé. Cette règle était valable pour des athlètes à Clairefontaine, elle ne concerne plus les retraités.

Ils ont protesté. Nous, des retraités? Il allait voir, Mémé, s'ils étaient devenus des croulants. Et d'abord pourquoi n'avait-il pas prévu de s'aligner, lui, dans les matchs de foot en salle qu'ils allaient disputer tout à l'heure sur le terrain aménagé dans le POPB ?

Déconnez pas, a coupé Didier, à son âge si on lui demande de jouer, il va vouloir faire la sieste avant et on n'aura jamais le temps de commencer les matchs.

Ils se chambrèrent encore d'une table à l'autre pendant tout le déjeuner qui s'étirait, et ils firent durer aussi le moment du café. Ils échangeaient des nouvelles, parlaient de leur carrière, racontaient des histoires. Aucun d'entre eux n'était pressé de se mettre en tenue, et à la fin il a fallu que Philippe les secoue pour qu'ils commencent à se préparer en vue des courtes parties qui les attendaient cet après-midi, contre une sélection du Club des internationaux emmenés par Jean-Pierre Papin et contre une équipe de joueurs du Paris Saint-Germain.

Ils sont passés dans les vestiaires en feignant de râler, et puis, dès qu'ils y sont entrés pour se mettre en tenue, ils ont retrouvé leurs habitudes. Didier au bout du banc, tout à gauche, Zinedine à l'autre extrémité, et les autres entre eux.

Merde, a soupiré Laurent en frottant ses cuisses nues, avant j'avais besoin de trois minutes pour me préparer, maintenant il me faut trois heures.

Ça pourrait être pire, a ricané Christophe, oublie pas qu'aujourd'hui tu joues sans ta canne.

Une canne ? a lancé Didier, il n'en a plus besoin depuis qu'il a inauguré sa chaise roulante. Et Youri, depuis son coin, a ajouté que la Dèche savait de quoi il causait, vu que son contrat d'entraîneur à la Juve stipulait que Fiat allait lui construire un déambulatoire tout spécialement conçu pour son âge avancé.

Oh les jeunots, a crié Bernard en enfilant sa tenue de gardien de but, un peu de respect pour les anciens.

Vous êtes pires que des gosses, a dit Philippe, le plus dur c'est de vous faire sortir du vestiaire. Allez les papys, on se bouge.

Youri est passé le premier sur la table de massage. Aimé s'est approché de lui. Les matchs en salle à cinq contre cinq, il a dit, ça me rappelle les parties qu'on faisait avec les copains, quand j'étais gamin à Sail. Des matchs qui n'en finissaient plus, tu sais qu'à l'époque je voulais être avant-centre ?

Pas de souci, a grimacé Youri en sentant les pouces du masseur sur ses quadriceps, à cinq contre cinq ou à onze contre onze, tant qu'on s'amuse c'est bonnard.

D'accord pourvu qu'on cherche pas à briller tout seul, a dit Aimé. Le jeu, a-t-il ajouté en frappant du poing droit la paume de sa main gauche, le jeu, Youri, le jeu, n'oublie jamais, l'équipe qui gagne c'est celle qui impos...
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