Conseillé par la libraire L'Herbe Rouge à Paris

C'est Noël, on trépigne de joie à la vue de "Dachenka" ou la vie d'un bébé chien, de Karel Capek, juste sous le pied du sapin. Après les "Histoires de Chien et de Chat" publiées en 2008, voici le récit désopilant des aventures d'une toute petite chienne et les mésaventures de son maître: évocation des premiers mois de vie commune, cours de photographie de jeune chien, et pour finir huit petits contes qui sont autant de tentatives de calmer la très vivante Dachenka. Pour la première fois le texte est accompagné de tous les dessins et de toutes les photographies qui illustrent la vie de la chienne la plus célèbre de la République Tchèque depuis 1933.

Librairie L'Herbe Rouge à Paris

Nine part tous les matins avec l'estomac retourné comme une chaussette en direction de son établissement scolaire. Elle pense n'y apprendre rien, ni côtoyer personne d'intéressant. Elle attend que les années collège passent... Seul remède à ses maux, l'espoir de voir le beau Ulysse, le nouveau pion – un tantinet plus âgé il est vrai mais Nine espère qu'il l'attendra quelques années. Il lui faudrait en attendant une personne qui l'aide à se rapprocher de lui, comme le petit frère d’Ulysse, qui est aussi collégien... Seulement, voilà, Noah est sourd. Nine décide alors de prendre des cours de langue des signes. Un nouvel univers s'ouvre à elle, à la fois riche et rude. Entre Noah et Ulysse, le cœur de l’adoles- cente balance au rythme de ses sentiments ambivalents, qui oscillent entre un monde familier et une irrésistible envie de sauter dans l'inconnu... Je suis tombée sous le charme de ce roman: nous suivons l'évolution de Nine, jeune fille qui va développer une richesse du silence et de la gestuelle, et surtout une manière de s'exprimer franche et directe. C'est une véritable entrée dans le monde des adultes pour elle qui, au contact de ce jeune garçon, oubliera très vite ses mots/maux de ventre. Cathy Ytak signe ici un récit de justesse et de sensibilité.

Librairie Libr'Enfant (Tours)

On ne le dit jamais assez aux jeunes parents: les bébés ne voient pas les couleurs, ils ne voient que les gros contrastes et particulièrement en noir et blanc. Tana Hoban l’a d’ailleurs bien compris et a conçu chez Kaléidoscope des imagiers dans cet esprit, en noir et blanc. Thierry Dedieu est allé plus loin. Pour créer la collection Bon pour les bébés, il s’est inspiré des résultats d’un test qui a duré huit mois auprès de plusieurs établissements accueillant des 0-3 ans. Les illustrations des albums grand format et tout en carton s’en trouvent non seulement en noir et blanc, mais aussi accompagnées de textes d’une grande diversité. En effet, il est apparu lors de ce test que le bébé est sensible à la musicalité d’un texte. Nous avons donc pour les quatre premiers albums de cette collection une comptine, de la grande littérature (Edmond Rostand s’il vous plaît!), un théorème mathéma- tique et, pour celui qui nous intéresse, un texte tout en virelangue. Le tas de riz tente beaucoup le tas de rats: qui restera à la fin, le tas de rats ou le tas de riz? Même si le bébé ne comprend pas le sens de ce jeu de mots, il saura apprécier, outre sa musique, le grand format et les illustrations épurées et efficaces du génial Thierry Dedieu!

Librairie Dans ma librairie (Agen)

Dans une grande maison vivent trois sœurs pauvres et abandonnées par leurs parents. Elles n’ont qu’une robe à se partager et, pour vivre, vendent leurs paniers au marché. Mimosa, la dernière, en revient un jour avec une papote, une poupée magique qui doit faire des crottes en or quand on lui chante avec amour les paroles appropriées. Dans un premier temps les sœurs de Mimosa, furieuses, pensent qu’elle s’est faite bernée. Mais surprise! La papote offre effectivement ses précieuses crottes... Les conditions de vie des sœurs s’améliorent alors, mais attirent la jalousie de leur voisin qui vole la poupée. La colère s’empare aussitôt de la papote qui ne lui offre que ce qu’il mérite: des crottes de caca! Passe alors le roi, à la jambe duquel la poupée s’accroche sans que rien ni personne ne puisse l’en déloger. Sauf Mimosa qui passe par là. Une autre douleur submerge alors le roi dès qu’il croise son regard: l’amour! Ce conte vendéen, terrible, profond et beau est magnifiquement illustré par Samuel Ribeyron, un illustrateur talentueux et original.
Librairie Dans ma Librairie (Agen)

Janis est folle. Depuis toujours, c'est comme ça. Imprévisible, elle rayonne, déborde et som- bre plusieurs fois dans la même journée, sans jamais tenir en place. Constamment sur ses gardes, Ti-touan, son fils de quinze ans, la connaît par cœur et anticipe ses moindres réactions. Sans famille ni attaches, ils vivent au gré des petits boulots et des humeurs de la mère. Et jus- tement, nouveau pétage de plomb, Janis incendie l'appartement dans lequel ils vivaient... Ces deux-là se retrouvent alors sur les routes, obligés une nouvelle fois de tout abandonner derrière eux. Une vie passée à fuir – de braquages en précieux moments de grâce – une histoire trop lourde à porter, un adolescent qui se débat rageusement au milieu de cette tempête pour affronter ce qu'il connaît déjà et ce qu'il porte sans le savoir encore... Cette histoire nous parle de liens, de tendresse, de déception et de perte aussi, d'amour évidemment. D'amour authentique, beau, fort et fusionnel, d'un fils et sa mère, mais aussi d'un amour toxique, dévastateur, celui qui peut rendre fou. On est tenu en haleine du début à la fin. Olivier Ka signe ici un texte magnifique, une sorte de road movie intime, tragique et beau à la fois, qui ne laisse aucun répit au lecteur.

Librairie Pages d'Encre à Amiens