Conseils de lecture
Parce qu'il est différent, Fenris, un loup rouge aux allures effrayantes, devient aussi cruel que ce que l'on raconte sur lui. Ils ont peur, ils fuient, ils tremblent tous devant ce loup au pelage rouge, qui finit par leur donner raison et incarner le malheur et la destruction à mesure qu'il grandit.
C'est sans compter cette rencontre avec une fillette. Coquette et innocente, elle ne s'effraie point du loup, et s'inquiète plutôt pour lui, ce qui apaise aussitôt la fureur qui l'habitait jusque là.
Une histoire puissante qui combat les préjugés et prouve que les stéréotypes ne sont pas toujours vrais. Lorsqu'une enfant caresse une bête sauvage que tout le monde craint, c'est pour mieux comprendre qu'il faut savoir outrepasser le regard qu'autrui porte sur nous ; nous ne devrions jamais nous conformer au moule que la société choisit pour nous, quelque soit notre singularité.
Le graphisme surprenant nous laisse rêveur, et notre sens tactile est également mit à l'épreuve, lorsque nos doigts glissent sur les pages en relief, soulevant le rabats des pages qui cachent leurs splendides illustrations tranchantes de chaud et de froid.
A découvrir quelque soit notre âge !
La Grande Guerre de Charlie, volume 3
Volume 3, 17 octobre 1916-21 février 1917
De Pat Mills
Illustrations de Joe Colquhoun
Delirium
Saisissant !
Les éditions Ca et là, via leur label Délirium, ont l'idée audacieuse de publier la grande guerre de Charlie, feuilleton bédé paru en son temps exclusivement en Angleterre. Elle raconte la Grande Guerre au travers le parcours d'un jeune soldat anglais.
Cette BD est une vraie claque. L'horreur de la guerre y est dessinée de manière presque clinique, sans aucune concession. Le propos est servi par un dessin millimétré magistral d'un vieux briscard de la BD anglaise, Joe Colquhoun, qui livre là une fresque sombre, glacial et magistrale !
A découvrir DE-TOUTE-URGENCE !
Une grande fresque sur 14/18 qui s'achéve
Ce dernier volume "Requiem" tient toutes ses promesses, à la fois par le dénouement de l'enquête mais également par cette solide fresque sur le monde des tranchées et des horreurs de la guerre. Soutenu par un graphisme digne des plus grands noms. A mettre aux côtés de "14" de Jean Echenoz, récit plus sobre mais tout aussi passionnant.
Il y est question d’un carnet noir qui est en réalité le manuscrit de l’auteur. L’auteur a pris des notes sur un événement qui s’est déroulé, on ne sait pas trop bien d’ailleurs il ya une cinquantaine d’années, au moment de l’affaire Ben Barka ? « Le temps est aboli » nous dit l’auteur.
Jean, le narrateur y note des noms de lieux (hôtels, appartements, résidences) des dates, des noms et numéros de rue, de téléphone. Et aussi « des textes courts qui ont peut-être à voir avec la littérature » Apparaissent sur ce carnet les noms de Paul Chastagnier, Gérard Marciano, Duwels, Ghali Aghamouri et Dannie Robert, jeune femme aux multiples identités.
Une sale affaire selon l’enquêteur.
On est dans le polar mais sans véritable intrigue.
Superbe
1961, Guerre d’Algérie mais c’est aussi le temps du passage au « modernisme » et Suzanne se débarrasse de son mobilier rétro au profit du formica. Suzanne est la femme d’Albert, ouvrier chez Michelin, qui regrette amèrement le temps des paysans. Gilles, le fils cadet, lecteur assidu de Balzac et « d’Eugénie Grandet » en particulier. Henry, l’ainé, appelé en Algérie.
L’Arrivée d’un poste de télévision dans la famille (le premier dans le village) et le passage d’Henry à l’émission « Cinq colonnes à la une » bouleverse le village. Passage de la lumière à la nuit. Sans tout dévoiler, la ligne Maginot fait une entrée remarquée, il y est question des mensonges de l’Histoire. Bouleversant.
A lire pour rendre hommage à ces hommes courageux qui ont fait les guerres. Vibrant hommage également aux gens de peu.
Un roman à mettre aux côtés des grands livres qui laissent une trace.