Le liseur du 6h27

Jean-Paul Didierlaurent

Au Diable Vauvert

  • Conseillé par (Librairie Le Neuf)
    10 juillet 2014

    Coup de coeur d'Olivier

    Voici quelques bonnes raisons de lire ce roman de 218 pages qui relate une tranche de vie, celle de Guylain Vignolles, (Mauvais jeu de mots de Vilain Guignol) employé dans une usine de pilonnage de livres invendus. Au fond de la cuve, il récupère quelques feuillets qu’il lit chaque matin en allant travailler aux passagers du RER de 6h27. Bonheur de lecture dans un univers maussade.

    Extrait : Peu importait le fond pour Guylain. Seul l’acte de lire revêtait de l’importance à ses yeux. Il débitait les textes avec une même application acharnée. Et à chaque fois, la magie opérait. Les mots en quittant ses lèvres emportaient avec eux un peu de cet écœurement qui l’étouffait à l’approche de l’usine. Une écriture sobre, des mots choisis, une émotion, une histoire ….

    Jean-Paul Didierlaurent en nouvelliste exceptionnel (1er lauréat du Prix de la nouvelle Henri Thomas de Saint-Dié des Vosges) nous donne un roman touchant, drôle et formidablement contemporain. Déjà traduit et vendu dans une vingtaine de pays, son succès est en marche. Ne vous privez pas de ce plaisir, à la manière d’une petite gorgée de bière.


  • Conseillé par (Vauban)
    27 novembre 2015

    Le liseur du 6h27

    Un livre poétique et plein de tendresse pour notre vie de tous les jours, celle ou on se croise et se rencontre dans les trains et les gares, celle où on travaille et où l'amitié est l'élément clé du bonheur.
    Très touchant!


  • Conseillé par
    14 mai 2015

    Un joli conte

    Le liseur du 6h27, c'est l'histoire de Guylain Vignolles, un employé modeste qui travaille au pilon, ce service qui détruit tous les livres invendus. Une seule joie vient égayer la vie monotone de celui-ci : lire, chaque jour durant son trajet en RER, la récolte de la veille, quelques feuillets sauvés de l'horrible machine, au nez et à la barbe de son supérieur, un être infâme. Voilà un joli conte, de ceux qui adoucissent notre monde si souvent violenté.

    Guylain est un homme simple, attachant dans sa façon de vouloir sauver une infime partie de ce qui est détruit sous ses yeux, dans celle d'ensoleiller la vie d'un de ses vieux amis, tout comme lorsqu'il va se lancer dans une nouvelle quête après avoir trouvé une clé USB...
    Un roman à découvrir, sans hésiter.

    © Les Chroniques de Mlv - 16-02-2015

    http://www.slog.fr/les_chroniques_de_mlv/10278/blogs/LES-CHRONIQUES--DE-MLV-LE-LISEUR-DU-6H27


  • Conseillé par
    5 mai 2014

    Tous les matins dans son TER de 6h27, Guylain s'assoit sur le même strapontin et sort de sa sacoche quelques feuillets épars. Il les lit aux autres passagers. Quelques feuilles volées le soir à "la Chose", cette machine avale et détruit les livres invendus, les ressort sous forme de pâte qui sert à fabriquer d'autres livres. Un travail alimentaire, une existence terne qu'il partage avec un poisson rouge nomme Rouget de Lisle (cinquième du nom), un seul ami Guiseppe qui est à la recherche de ses jambes broyées et contenues dans Jardins et potagers d'autrefois.

    La vie de Guylain va changer quand deux femme âgées vont l'aborder pour lui demander de venir une fois par semaine lire les textes chez elles et quand il va trouver une clé USB coincée dans le strapontin. Une clé qui renferme des écrits d'une jeune femme de vingt-huit ans qui occupe le métier de dame-pipi. Des textes où elle raconte son quotidien et son travail. Je n'en dis pas plus pour que vous ayez à votre tour la surprise de découvrir ce livre !

    Il s'agit d'un roman touchant et frais sans artifices où les personnages ne sont pas des héros mais des gens qui portent en eux une solitude, des blessures passées et qui reçoivent peu ou pas d'estime dans leurs emplois. Un roman qui est une ode d'amour à la lecture et à ce qu'elle apporte, aux livres qu'il soient roman, policier ou érotique.
    Avec beaucoup d'humour et une humanité bienveillante, Jean-Paul Didierlaurent nous transporte le temps d'une lecture et fait briller dans nos yeux des étincelles de plaisir. On en redemande !


  • Conseillé par
    2 mai 2014

    La voix du train.

    Ayant pendant près de 10 ans pris le train pour me rendre au travail, je suis un lecteur assidu de tous les ouvrages consacrés à cette catégorie de voyageurs, "Les Abonnés".
    Guylain Vignolles est un voyageur pas tout à fait comme les autres, bien au contraire. Tous les matins il déclame des brides de textes épars sauvés par lui-même de "La Chose", son outil de travail. Cette entité mécanique qu'il dirige est un pilon monstrueux dont la seule fonction est de détruire les livres non vendus. Sa vie est celle d'un être solitaire, son seul ami est Guiseppe, qui a eu les jambes broyées par "La Chose" et qui cherche à les récupérer, et Guylain participe à cette œuvre ultime.
    Sinon, il est célibataire, son seul compagnon est son poisson rouge "Rouget de Lisle, cinquième du nom. Sa vie, c'est vraiment métro, boulot, dodo.
    La monotonie de l'existence de ce lecteur est rompue quand il accepte de lire dans une maison de retraite, où une pensionnaire obtient un certain succès en lisant des passages d'un livre pornographique qu'il avait pris par erreur !
    Autre fait qui va changer sa vie, la découverte, coincée dans son strapontin habituel du RER de 6 h 27, d'une clé USB où une certaine Julie raconte sa vie de madame-pipi dans un centre commercial !
    Ces textes vont devenir ses lectures du matin, et Julie petit à petit va prendre une place de plus en plus grande dans sa vie, et comme lui dit son ami Guiseppe :
    - "J'ai comme l'impression que tu viens de trouver ta quête toi aussi".
    Si ce n'est pas la quête du saint Graal cela lui ressemble fort. Sauf que dans ce cas précis, les châteaux à conquérir pour trouver la belle sont les hypermarchés de la banlieue parisienne.
    Du royaume de Camelot à celui de la camelote !
    Le narrateur et lecteur, Guylain Vignolles, (je vous passe la contrepèterie), personnage mêlant l'ordinaire et l'extraordinaire, mystificateur vis à vis de sa mère et aussi de Guiseppe, mais toujours pour le bien de ses interlocuteurs. Amoureux des livres son travail est pour lui un crève cœur, mais la lecture une forme de thérapie.
    Les personnages de ce roman sont bien marqués, les bons et les autres ; parmi les premiers, Yvon Grimbert, gardien érudit et poète, les sœurs Delacôte, aussi et surtout la mystérieuse Julie.
    Dans les seconds, certains collègues de travail, chef ou aspirant chef. Dans les écrits de Julie on trouve "Le Gros de 10 heures", être "chiant", radin et mal embouché, une figure détestable ! Mais morale oblige, il sera ridiculisé ! La revanche de Julie et de toutes les madame-pipi de la terre.
    Ce roman ressemble du moins au début à de la science-fiction (de l'Anticipation, autre appellation de ma jeunesse) et pourtant, il est très contemporain. Il m'a fait penser à "Fahrenheit 451" pour la destruction des livres, motif différent, mais même résultat.
    Un livre plein d'humanité, d'humour et d'originalité. En particulier un traité de "Tantologie" plein de philosophie et de bon sens des gens humbles.
    Une découverte qui me donne envie de lire ses autres écrits.