Baignade surveillée

Guillaume Guéraud

Le Rouergue

  • Conseillé par
    24 novembre 2014

    couple, séparation, vacances

    Les baignades dans l'océan sont toujours dangereuses : courants, baïnes, marées..... A l'image des mouvements de l'océan, ouvrir ce roman, c'est accepter de plonger au coeur d'un couple en phase de séparation et de partir à la rencontre du frère tout juste sortie de prison dans le même temps.

    Ce qui promettait d'être des vacances reposantes se transforme en drame amoureux au milieu des jeux plus ou moins idiots du petit frère. Ce qui rend le récit plus léger, finalement, et heureusement.

    J'ai aimé plonger dans cette atmosphère de fin (fin d'un amour, fin d'une cavale), rythmée par le récit du dernier coup de l'ex-prisonnier.

    J'ai aimé le dernier coup d'éclat des deux frères, comme un ultime pied de nez à une vie trop rangée.

    L'image que je retiendrai :

    Celle des trous creusés dans le sable par le petit frère dans lesquels tout le monde tombe.

    http://motamots.canalblog.com/archives/2014/11/13/30543408.html


  • Conseillé par
    8 juin 2014

    Dans un camping près de l’océan, pas loin du Cap Ferret, Arnaud prend ses quinze jours de vacances rituelles début août. Il est accompagné d’Estelle, avec laquelle rien ne va plus, et de leur fils Auguste, neuf ans.
    Déboule le frère cadet d’Arnaud. Max, au visage parcouru de tics, Max jamais à court de blagues en tous genres pour faire rigoler son neveu. Max qui a déjà fait de la prison et se fourre toujours dans des coups tordus.
    Le dernier de ces coups tordus, on le découvre progressivement, au fur et à mesure des séquences venant entrecouper la narration par Arnaud des jours qu’ils ont passés ensemble …

    Percutant et sombre, "Baignade surveillée" nous offre un quartier d’été où le soleil, la mer, les vagues et le sable, s’acharnent à lutter contre un destin que le lecteur craint de deviner (mais peut-être se trompe-t-il dans ses conjectures ?) et qui pèse sur tout le récit. Au milieu de ces adultes aux relations plus que tendues, une femme qui repousse son compagnon, deux frères que le passé ne suffit plus à lier, l’enfance joueuse et joyeuse d’Auguste peine à jeter de brefs éclats de lumière.

    Un roman prompt aux métaphores, des mots taillés pour mieux cerner les maux, où les trajectoires personnelles se heurtent, dans une société tellement inégale qu’elle semble acculer certains à franchir les limites.


  • Conseillé par
    3 février 2014

    Comme chaque été, une famille se rend en vacances au Cap-Ferret dans le même camping. Enfin vacances est un bien grand mot alors que le couple est au bord de la rupture. L'épouse ne quitte pas son portable, et assène des répliques cinglantes à son mari. Lui essaie de recoller les morceaux et de faire bonne figure devant leur fils âgé de neuf ans. Et puis, Max débarque à l'improviste. Son frère voyou et bandit.
    Le décor est très vite planté comme le ton avec Guillaume Guéraud. Nul besoin de fioriture pour décrire ce couple dont l'histoire est derrière eux. Estelle en a fait table rase, lui se persuade de croire qu'il y a encore une chance. Quand Max les rejoint sans prévenir, Estelle s'enfonce encore plus dans sa mauvaise humeur tandis qu'Augute est content de revoir ce tonton si amusant. Max ou l'insouciance malgré ses séjours en prison.

    Toujours prêt à faire le clown et qui rappelle à son frère leur complicité d'avant mais aussi qui l'oblige à regarder en face l'état de son couple.
    Le récit est entrecoupé par la narration des agissements de Max depuis sa sortie de prison. Et là, on découvre un autre homme. Je n'en dirai pas plus!
    Ce roman claque de justesse sur le couple, les idéaux, les liens fraternels, l'amour, des vies ordinaires avec des lignes droites et des chemins de traverse. Le tout avec une tendresse, un humour noir et une écriture qui va droit au but. C'est efficace, net et aiguisé !
    Après ma lecture, j'ai ressenti un petit bémol en me disant que quelques pages supplémentaires auraient été les bienvenues mais avec du recul, je me dis qu'il n'y avait rien à rajouter. Non car vraiment tout y est.