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Jim Morrison

Christian Bourgois

  • Conseillé par (Librairie Le Neuf)
    31 octobre 2012

    Parfait !

    L'immense dame de la littérature américaine sème sa zone dans cette rentrée littéraire avec un petit roman, Home, absolument magistral. Elle décrit avec compassion le quotidien d'une famille noire dans l'Amérique des années 50.

    Un coeur à coeur émouvant avec ces destins dont les rêves se heurtent à la violence ordinaire et au mépris de la société.

    Une écriture sèche et naturaliste, qui laisse pourtant une large place aux sensations. Un dosage savant et infiniment émouvant.

    A lire !


  • Conseillé par
    3 février 2013

    Etats-Unis, ségrégation

    J'avais un peu d'appréhension à lire ce texte "ramassé" de Toni Morrison, moi qui ne suis pas adepte des formes courtes et des ellipses. De plus, j'avais adoré "Beloved" quand j'étais adolescente, or ce texte est bien loin du roman qui a fait son succès.

    Bref, je me lance tout de même, et au final, je ne suis pas déçue.

    Oui, le texte est concis, mais la force de la plume de l'auteure fait que l'on comprend à demi-mots.

    Certes, le texte est haché, entre les souvenirs de Corée et le retour au présent, mais il représente le va-et-vient de la mémoire de Frank.

    La ségrégation est abordée en creux, jamais décrite directement. Car le lecteur, comme les noirs, ne pouvait s'expliquer le pourquoi du comment, ni lutter contre ce système.

    L'image que je retiendrai :

    Celle du soleil qui soigne le mal de Cee, la soeur de Frank.

    http://motamots.canalblog.com/archives/2013/02/01/26165718.html


  • Conseillé par (Librairie La Galerne)
    7 décembre 2012

    Un grand roman

    Que dire hormis que c'est du grand art ? Concis, économe de mots mais pas d'émotion, "Home" est un récit qui laisse pantois de part sa force et sa qualité. En quelques pages, avec grâce et beaucoup de subtilité, tout est dit sur la situation des Noirs dans les années 50 aux Etats-Unis : racisme, ségrégation, violences sociales. Un grand roman absolument exceptionnel !


  • Conseillé par
    1 décembre 2012

    une lecture intéressante

    Je découvre Toni Morrison avec son dernier titre Home et après un début difficile, j'en ressors charmée (mais sans coup de coeur).

    Au début de ma lecture, j'ai eu beaucoup de mal me plonger dans le récit, et puis après quelques pages, je me suis laissée porter.

    Nous suivons Franck Money, un homme noir originaire de Lotus (Géorgie), tout le long de son parcours pour retrouver sa soeur malade, Cee, qui travaille en tant qu'aide médicale chez un médecin, après s'être enfuie de sa terre natale en épousant un homme qui n'avait que faire d'elle.

    A travers ces deux personnages, le lecteur se retrouve face à de grands sujets américains : la ségrégation, la guerre de Corée, la soumission des noirs, les années 50en Amérique...

    Le récit alterne entre chapitres où Franck se livre à la première personne, et d'autres où l'on suit des personnages différents, tous reliés à Franck : l'odieuse grand-mère , Lily, désireuse de prendre son destin en main, Cee, abîmée par la vie...

    Une belle galerie de personnages tourne autour de Franck, personnage puissant, qui cherche à se reconstruire et à tuer son traumatisme et les fantômes du passé, ceux de la guerre, pour enfin vivre sereinement.

    Home est un roman court, mais Toni Morrison a su trouver les mots justes pour raconter une Amérique, celle des années 50, et l'histoire d'un homme noir, Franck Money.


  • Conseillé par
    28 novembre 2012

    Percutant!

    Je découvre Toni Morrison avec son dernier titre Home et après un début difficile, j'en ressors charmée.

    Au début de ma lecture, j'ai eu beaucoup de mal me plonger dans le récit, et puis après quelques pages, je me suis laissée porter.
    Nous suivons Franck Money, un homme noir originaire de Lotus (Géorgie), tout le long de son parcours pour retrouver sa soeur malade, Cee, qui travaille en tant qu'aide médicale chez un médecin, après s'être enfuit de sa terre natale en épousant un homme qui n'avait que faire d'elle.
    A travers ces deux personnages, le lecteur se retrouve face à de grands sujets américains : la ségrégation, la guerre de Corée, la soumission des noirs, les années 50...

    Le récit est alterné entre chapitres où Franck se livre à la première personne, et d'autres où l'on suit des personnages différents, tous reliés à Franck : l'odieuse grand-mère , Lily, désireuse de prendre son destin en main, Ce, abîmée par la vie...
    Une belle galerie de personnages tourne autour de Franck, personnage puissant, qui cherche à se reconstruire et à tuer son traumatisme et les fantômes du passé, ceux de la guerre, pour enfin vivre sereinement.
    Home est un roman court, mais Toni Morrison a su trouver les mots justes pour raconter une Amérique, celle des années 50, et un homme noir, Franck Money.


  • Conseillé par (Librairie Athenaeum)
    11 octobre 2012

    Plaies

    Dixième roman de Toni Morrison : comme les précédents livres du prix Nobel de littérature 1993, Home propose des personnages hantés.
    Souvenirs traumatisants de guerre, ce court roman alterne les visions terrifiantes du passé (escalavagisme, etc.) de Franck Money et celles de son présent (Amérique des années 50) tout aussi cauchemardesques. Le frère et la sœur devront affronter leur passé et celui de la terre où ils ont grandi.
    La ségrégation raciale y est intenable tout à l'inverse de ce récit !


  • Conseillé par
    10 septembre 2012

    Ici se dresse la littérature.

    «Home» chante-hante le blues.
    Comme le «Strange Fruit» de Billie Holiday.

    «Southern trees bear a strange fruit
    Blood on the leaves and blood at the root
    Black body swinging in the Southern breeze
    Strange fruit hanging from the poplar trees."
    (Les arbres du Sud portent un étrange fruit,
    Du sang sur les feuilles et du sang aux racines,
    Un corps noir qui se balance dans la brise du Sud,
    Étrange fruit suspendu aux peupliers.)

    Comme ce vieil homme battu à mort, puis «ligoté au plus vieux magnolia du comté».

    C’est le dixième roman de Toni Morrison.
    Incisif. Percutant.
    Une Amérique des années 50 à la dérive.
    Habitée de lynchages et de cagoules blanches.
    Un be-bop complexe et silencieux qui nous poursuit. Comme ce batteur infatigable viré de scène par le trompettiste et le pianiste.
    Un cauchemar au tempo endiablé.

    «Puisque vous tenez absolument à raconter mon histoire, quoi que vous pensiez et quoi que vous écriviez, sachez ceci : je l’ai vraiment oublié, l’enterrement. Je ne me souvenais que des chevaux. Ils étaient tellement beaux. Tellement brutaux. Et ils se sont dressés comme des hommes.»

    Ecriture puissante qui prend à partie le lecteur.

    Frank Money (nom d’esclave donné par le «bon» maître blanc) revient de nulle part. De la guerre de Corée. De l’enfer.
    «Un autre enfant ayant seulement la moitié inférieure du visage intacte, et dont la bouche criait maman».
    De quoi se perdre dans l’alcool.
    De quoi se perdre...
    Sa petite soeur Cee, née dans le ruisseau, élevée «à la main"(comme dirait Dickens) qui n’en finit pas de mourir à petits feux.
    Lui c’est Hansel. Elle sera Gretel.
    A la recherche de l’Amérique.

    Toni Morrison, 81 ans, Prix Nobel de littérature 1993, signe un chorus entêtant.
    Un écho féroce, presque militant.
    Un appel retentissant à lever le poing !

    «Ici se dresse un homme.»