• Conseillé par (Le Bateau Livre)
    11 octobre 2014

    Idée cadeau # 6

    Si Matías Bran décide d’appuyer sur la détente de son pistolet, retourné contre lui, ce soir, on ne trouvera pas grand chose dans son appartement. Une vieille valise, trois photos, et 52 cahiers d’écolier. Pas de papiers d’identité. Il est le seul à savoir qui sont les gens sur les photos, et à quoi correspond sa collection de cahiers. Quant à la valise, c’est encore une autre histoire…
    Alors avant que la balle fatale ne traverse son cerveau, remontons un peu le temps, jusqu’en Hongrie, au début du 20e siècle. A la ville comme à la campagne, les ouvriers et les paysans se tuent à la tâche pour engraisser les quelques bourgeois qui les exploitent. Les maladies emportent les enfants bien avant l’heure, dont la plupart de ceux d’Anna Brasz, contrainte d’aller travailler à l’usine après le décès de son mari.
    La guerre approche, la révolte gronde, le communisme rassemble. Örzse, Miklós, Ákos, Ferenc, Ilona, Emma, Frank et bien d’autres apprennent à lire, et avec ce savoir vient la pensée organisée. Enfin, ils peuvent combattre avec les mots. Mais suffiront-ils au milieu des guerres, face à un gouvernement sans pitié et sourd à leurs revendications ?

    Dans une langue simple et d’une grande poésie, Isabel Alba nous fait trembler aux côtés des ouvriers de l’usine d’armement Weiser. Elle dit la misère, la révolte, le sang versé – ami ou ennemi – et l’espoir, à travers ces quelques visages qui changeront l’histoire de leur pays. Car oui, une autre société est possible, qui ne durera que 133 jours, mais qui aura vu naître la journée de travail à 8h, le nivellement des salaires, le droit de vote pour tous, l’égalité des sexes…
    Et Matías Bran, dans tout ça ? Eh bien je ne saurais trop vous inviter à découvrir sans tarder sa véritable histoire au travers de ce sublime roman, premier volet d’une grande saga familiale !