Le Dérisoire

Ce nom, le Dérisoire, c'est celui d'un bateau, devenu une épave avant l'heure : jamais achevée, la construction s'est interrompue il y a des années de cela. Au milieu des fantômes de l'équipage, le Capitaine rêve de faire remuer, un jour, cette grosse carcasse vide. Rêve ? Alors qu'il visite une portion du navire dont il n'a pas dirigé les travaux, il découvre avec effroi et vertige que cette partie là est terminée, et d'un luxe déroutant. Des grappes d'hommes et de femmes, coupes de champagne à la main, semblent s'échapper d'une réception mondaine qui a tout l'air de tenir de la magie. Notre pauvre Capitaine saura-t-il affronter ses démons auprès de Constance, la femme fatale, la femme sorcière ?
Pour illustrer cette histoire aux allures de conte philosophique, fantasmée par Eric Omond, il fallait le flou onirique et flamboyant d'Olivier Supiot. Toute la palette y passe : du vert bouteille à l'orange rouille du délabré, de la mort, au jaune lumineux et au bleu azur de la fête, du rêve, en passant par le rouge fournaise du ventre de la bête, l'univers change dramatiquement de planche en planche. D'ailleurs, on voudrait en encadrer plus d'une !