Galatée

« Galatée » de Madeline Miller qui vient de paraître chez Stock avec une traduction de Christine Auché
On pensait qu'après Ovide, tout avait été écrit sur Pygmalion et sa créature : ce personnage de sculpteur qui, dégoûté par les mœurs des femmes de Chypre, décide de façonner une statue parfaite rendue vivante grâce à Aphrodite, statue dont il tombe amoureux et qu'il épousera. Fin de l'histoire ?
Avec « Galatée » Madeline Miller renverse le récit : c'est la créature qui prend la parole et donne à voir la mysoginie qui s'exerce contre elle. Prisonnière de Pygmalion, Galatée paie chaque jour le fait d'avoir aussi été femme et mère et de ce fait, d'avoir échappé quelque peu à son emprise. Suavement retorse, la
femme-objet parviendra-t-elle à utiliser contre son époux l'arme de la jalousie ? Et à devenir enfin une femme puissante et libre ? C'est tout l'enjeu proposé par cette réécriture contemporaine et résolument féministe !

Un super petit texte par la reine de la réécriture du mythe !
Galatée parle de la maternité et de la conjugalité avec douceur et engagement !

Après le Chant d'Achille et Circé, Madeline Miller revient avec une nouvelle éblouissante qui donne la voix à une figure longtemps réduite au silence à cause des hommes : Galatée, statue de Pygmalion.
Au delà de la création, il y a la femme, libre et affranchie, qui veut vivre sans se soumettre aux désirs des hommes, mais en suivant les siens.

Remarquable !

Après nous avoir fait rêver avec les mythes d'Achille et de Circé, Madeline Miller s'attaque ici au personne de Galatée sous forme de nouvelle. À l'inverse de la Galatée d'Ovide, femme soumise et muette, celle de Madeline Miller reprend son destin en main. Elle ose, elle est téméraire, désobéissante, et surtout, elle refuse de se soumettre à la volonté de Pygmalion. Un court texte sur la recherche de la liberté et le prix parfois difficile à payer pour l'obtenir.