La petite-fille

Bernhard Schlink

Gallimard

  • Conseillé par (Au moulin des Lettres)
    28 juin 2023

    Un roman familial délicat sur trois générations d'Allemands hier et aujourd'hui

    Veuf depuis peu, Kaspar découvre en rangeant les papiers de sa femme que celle-ci a eu une fille en RDA, Svenja, abandonnée là-bas avant de le rejoindre à Berlin Ouest en 1965.
    Désireux de savoir ce qu'est devenue cette belle-fille après tant d'années, il va partir à sa recherche et faire la connaissance de Sigrun, la fille de Svenja. L'adolescente de 14 ans va vouloir mieux connaître celui qu'elle considère désormais comme son grand-père et passer ses vacances à Berlin chez lui.
    Libraire et mélomane, Kaspar est totalement réfractaire à l'idéologie nationaliste et xénophobe que les parents de Sigrun lui ont inculquée. Avec patience et amour, il va essayer de l'ouvrir aux réalités de l'histoire allemande, la mener à réfléchir par elle-même et à trouver sa voie.
    Kaspar a voué sa vie aux livres et à sa femme qui a sombré peu à peu dans l'alcoolisme, hantée par l'abandon de son enfant et incapable de trouver sa place en RFA.
    Seul et profondément perturbé après la mort de Birgit, il va découvrir en Sigrun une enfant à aimer, avec qui partager ce qu'il aime par dessus tout, la littérature et la musique.
    Schlink nous livre le portrait de deux très beaux personnages qui vont petit à petit apprendre à se connaître et à s'apprécier malgré les difficultés qu'ils vont rencontrer pour se comprendre dans un très beau roman, délicat et subtil, qui est aussi une réflexion sur la complexité de l'Allemagne aujourd'hui encore obligée de se confronter aux relents d'un passé maudit.


  • Conseillé par
    4 mai 2023

    Allemagne

    À partir de ce moment, j’ai découvert les communautés völkisch : des communautés souvent de paysans qui vivent à l’heure du culte teuton.

    La fille de Svenja, Sigrun, a 14 ans et est fière d’avoir pour héros Rudolf Hess, Irma Grese ou encore Frederike Krüger.

    J’ai aimé la façon dont Kaspar prend soin de sa petite-fille par alliance : il ne brusque pas les parents, mais la prend chez lui pendant les vacances, lui fait découvrir la musique, et Sigrun se révèle douée pour le piano.

    Kaspar étant libraire, Sigrun va découvrir peu à peu une autre littérature, par elle-même.

    J’ai aimé apprendre que la RDA s’étendait des monts Métallifères aux plages de la Baltique.

    Un roman sur une certaine Allemagne qui ne veut pas baisser la tête devant les vainqueurs et inculque à ses enfants le culte du combat. Ce qui va poser problème à Sigrun.

    L’image que je retiendrai :

    Celle de l’amie d’enfance de Birgit, Paula, qui lui envoie des cartes postale de RDA représentant des tableaux. Le premier, La belle chocolatière de Liotard, pose question à Kaspar.