Sarah Jane

James Sallis

Rivages

  • Conseillé par (Au moulin des Lettres)
    18 janvier 2022

    Un roman noir qu'on peut résumer en 2 mots: court et sublime !

    Le roman noir est multiple mais on pourra déceler un dénominateur commun liant les oeuvres les unes aux autres : l'empathie de l'auteur, quel qu'il soit, pour son personnage principal, cabossé par la vie, les guerres, l'alcool, les défaites de l'amour, n'ayant jamais cru en grand chose et ne croyant souvent plus à rien à la fin de l'histoire si ce n'est en le pouvoir de la bouteille de vous faire oublier tout le merdier de l'existence, ou en celui de l'amitié.
    James Sallis aime Sarah Jane et moi aussi.
    On la découvre partant d'emblée avec un gros handicap dans la vie, une mère ayant abandonné mari et fille à leur destin. Le père ne flanchera pas et c'est certainement grâce à lui que Sarah Jane restera debout malgré tout, grâce à ces fondations qui ont été solidement conçues durant l'enfance.
    Malgré l'amour paternel, elle quitte elle aussi assez vite le domicile familial et vit au gré des boulots et des rencontres, futée mais cependant pas assez pour déceler ce qui peut se lover de violent et de noir au fond de celui devenu son mari. La question de la survie va se poser; Sarah Jane n'étant pas du genre à incarner une victime, elle va échapper au dingue en question. Mais le passé rattrape toujours les personnages.
    Devenue shérif sans le vouloir, après bien des expériences notamment culinaires, un individu va resurgir de ce passé ...
    Noirceur il y a dans ce roman mais le style de Sallis vous l'emballe dans des formules uniques, souvent drôles, qui font mouche à tous les coups. Sallis : maître de l'ellipse et de la métaphore dont parle si bien JB. Pouy dans sa préface au roman.
    J.S. / S.J. : un auteur et une femme que j'ai déjà placés au sein du "Panthéon des Meilleurs".